Le syndicat de la presse privée guinéenne (SPPG) ne cautionne pas la sortie du procureur général près la cour d’appel de Conakry, qui instruit aux procureurs d’instances à se saisir de faits répréhensibles dès que la HAC finira l’examen de la responsabilité professionnelle des intéressés conformément à la loi. Réagissant, le SPPG rappelle que la liberté de la presse est non négociable et invite Charles Wright à limiter ses prérogatives.
Joint par les animateurs de Mirador c mercredi 24 février 2022, le secrétaire général du SPPG rappelle au procureur que la HAC n’est pas un tribunal de première instance qui relève de son ressort.
«Il est procureur général près la cour d’appel de Conakry, donc toutes les juridictions de degré inférieur qui sont en basse et en moyenne Guinée relèvent de son ressort en terme de parquet. Donc il ne peut donner des instructions qu’aux procureurs de ces juridictions, mais jamais à la Haute autorité de communication (HAC). Il y a aucun lien de subordination entre eux, même pas de lien de collaboration officiel entre les deux (…). Nous sommes indignés de constater dans sa communication d’hier, qu’il s’est référé au communiqué de la HAC publié la veille, et dit attendre la fin des travaux de monitoring de celle-ci pour se saisir de ses rapports et poursuivre les journalistes», fustige Sekou Pendessa.
Poursuivant, le secrétaire du SPPGP, rappelle au procureur que la HAC n’est pas un tribunal de première de son ressort, dont les procureurs sont placés sous l’ordre du parquet général qu’il dirige.
«Nous estimons qu’il va très loin, il n’arrive plus à reconnaître les limites de ses prérogatives. Les commissaires de la HAC ne sont pas des officiers de la police judiciaire (OPJ) qui doivent lui (Charles Wright) envoyer les procès-verbaux ou les envoyer aux procureurs pour que ceux-ci engagent des poursuites judiciaires Donc le syndicat dit stop. Nous rappelons qu’il a été ce magistrat qui a envoyé Lansana Camara, courant 2019. Il a fallu que le syndicat se lève encore pour hausser le ton pour le libérer. Ses démarches inquiètent les journalistes », a-t-il ajouté.
Sekou Jamal invite donc l’instance de régulation des médias à se désolidariser du procureur, histoire de réaffirmer son indépendance.
«La HAC doit faire une sortie pour désapprouver la communication de M. Charles Wright, sinon elle donnera raison aux journalistes qui nous ont dit qu’il y’a une connivence entre la HAC et le procureur, parce que la HAC publie un communiqué la veille, le lendemain Charles Wright fait une communication, il se réfère au communiqué de la HAC et puis demande les résultats du travail de la HAC pour engager les poursuites judiciaires», souhaite le secrétaire général du SPPG.
Mariam Kanté