Dans le compte-rendu du Conseil des ministres en date du 17 février dernier, de nouvelles actions ont été entreprises par le Gouvernement et l’instruction du Colonel Mamadi Doumbouya. Comme action, les nouvelles autorités ont annoncé la décentralisation des ministères sis à Kaloum, vers la haute banlieue. Cette initiative vise à rendre plus fluide le trafic routier et minimiser les dépenses de location. Apprenant cette nouvelle, les citoyens de Conakry approuvent l’idée et souhaitent l’exécution de la décision.
C’est une annonce qui allège déjà les citoyens de Conakry, qui, pour réduire les interminables embouteillages, avaient proposé la décentralisation des services publics à travers la capitale. Devant notre micro, nos répondants manifestent le réconfort.
« Je suis enfin convaincu du changement annoncé par le CNRD depuis son arrivée. La décentralisation des services publics est le seul moyen pour éradiquer les embouteillages sur l’itinéraire de Kaloum », commente gaiement Younoussa Sacko.
Ce commerçant de madina réside à Somayah. Par jour, nous dit-il, il emprunte une moto et dépense au minimum 50 mille francs guinéens.
« Je suis obligé de sortir à 5h du matin pour être à madina à 8h. Le cas contraire, je perds mes premiers clients. Avec cette décentralisation, la circulation sera très fluide et les dépenses seront réduites. Je félicite le président de la République», a exprimé notre premier répondant.
Les conducteurs urbains et interurbains sont aussi satisfaits de l’initiative. Pour ceux-ci, la concentration des activités au centre-ville impacte négativement leurs chiffres d’affaires. L’état piteux des routes et les interminables bouchons épuisent leur horaire journalier.
« Ma sœur si 8h te trouve à Lansayah ou Km 36 les plus lundis, tu seras à Kaloum à midi. Quatre bonnes heures pour une distance de 40km au maximum, à cause des embouteillages. Les grands marchés de la capitale, l’administration, et même les privés sont situés sur cet itinéraire. Pour le retour, on ne trouve pas de passagers. Dès 13h, le chiffre d’affaires baisse. On est donc obligé de circuler toute la journée pour avoir la recette journalière », affirme Kalou Keita, chauffeur de minibus.
Contrairement à son prédécesseur, Saikou propose le transfert des «ministère de l’Agriculture, l’élevage et l’artisanat à l’intérieur du pays, c’est là-bas leur champ d’action. J’invite le ministre Mory a bien répartir les ministères, car la progression du transport en dépend ». Pour cet homme de la quarantaine, le déplacement d’un point à un autre de capitale est plus compliqué qu’un voyage aérien.
« Quand les bouchons persistent, les passagers descendent du véhicule et empruntent la moto, sans parfois donner le transport complet. Cela nous attriste vraiment. Le matin comme le soir, à des heures de pointe, tu peux faire 4h entre Kaloum et Kagbelen, sois le trajet de Conakry- Abidjan dans le vol», ironise Saikou Bâ, conducteur de taxi sur l’autoroute le prince.
Compte-tenu de la vétusté de certains départements et les coûts de location de certains bâtiments étant exorbitants en centre-ville, le Président de la Transition a une fois de plus insisté sur la délocalisation des Ministères en banlieue pour réduire les coûts et soulager les travailleurs.
Mariam KANTE