A l’université UNIC de Lambagni, des étudiants en fin de cycle expriment des inquiétudes. Dans le cadre de l’organisation des festivités de fin d’études, tous sont sommés de payer un montant de quatre cent mille francs Guinéens (400.000GNF). Selon une étudiante sous couvert d’anonymat, affirme que le paiement de cette somme est obligatoire pour tous les étudiants sortants.
Au titre de l’année académique 2019-2020, ils sont 500 étudiants qui doivent impérativement s’acquitter du paiement d’une somme de 400.000 GNF auprès de la Commission d’Organisation des Festivités de Fin de Cycle (COFFIC). Bien que les membres de cette commission sont élus par les étudiants, mais « ce n’est qu’une façade d’une très grande opération d’arnaque qui vise tous les étudiants sortants », dénonce la source.
Pire, la même source nous indique qu’à l’université UNIC, tous les étudiants qui versent ce montant, n’ont pas d’inquiétude à se faire pour les notes même ceux en situation de session dans certaines matières pourront aussi avoir leurs diplômes.
« Normalement, on doit avoir la moyenne dans toutes les matières pour avoir notre diplôme. Mais ici, dès qu’on paye ces fameux 400.000fg, la COFFIC transmet notre matricule à la direction et automatiquement notre problème de note est réglé. Donc, qu’un étudiant parte en session ou en dette, il lui suffit juste de payer ce montant et c’est directement arrangé. C’est pour cela que beaucoup ne se fatiguent pas pour les évaluations. Je fais la même classe avec une amie qui était en déplacement quand on faisait licence 2, elle a repris cette année en L3, et dès qu’elle a payé 400.000fg, toutes ses notes de L2 ont été complétées comme si elle avait composé dans toutes les matières », dénonce notre source.
Pour les mêmes faits, une autre source estudiantine indique que recevoir son diplôme est subordonnée au paiement des 400.000 GNF et non à la validation des cours.
« Même si on a validé toutes les évaluations dans toutes les matières, ou on est en instance de voyage, ou on a une opportunité d’emploi ou de stage, si on ne paye pas ce montant même par manque de moyen, on n’aura pas nos diplômes. C’est comme si on devait acheter nos diplômes à la fin de nos études. Et pourtant ça c’est notre plein droit ».
Interrogé de son côté sur ces éléments d’information, le président de la Commission d’Organisation des Festivités de Fin de Cycle (COFFIC) de l’UNIC, affirme qu’il y a tout un plan pour l’usage de ces montants payés par les étudiant en fin de cycle.
« On un plan d’action bien élaboré pour l’usage de cet argent. Les 400.000 sont utilisés dans l’organisation des festivités, dans l’achat des toges, la confection des t-shirts, la sécurité. Dans les mêmes 400.000, nous faisons des excursions en dehors de Conakry », explique Alimou Bah.
Par rapport à la levée des sessions et l’obtention des diplômes, il précise que les 400.000 ne sont nullement payés pour obtenir son diplôme. C’est seulement dans l’organisation des festivités de fin de cycle.
« Chez nous, la levée des sessions est toujours organisée. Si tu passes la session et que tu n’as toujours eu ta moyenne, tu resteras toujours en session. Même là où je suis comme ça, j’ai des inquiétudes pour la levée des sessions pour certains étudiants qui n’ont toujours pas pu lever la leur », précise le président de la COFFIC.
Pour sa part, le directeur des ressources humaines et l’intendant général de l’UNIC, ont d’abord nié ces accusations selon lesquelles dans leur université, les étudiants ne sont pas inquiétés pour la levée de sessions. S’agissant du paiement des 400.000gnf, c’est uniquement pour les festivités clarifie Mamadou BAH, Directeur des ressources humaines.
« Nous savons qu’on a des concurrents, mais il faudrait que la concurrence soit loyale. Il ne faudrait pas que les gens utilisent n’importe quoi dans le but de ternir l’image de notre université. (…) Jusque-là, il y a des étudiants qui sont en session. Les sortants doivent aussi impérativement valider l’ensemble des cours pour obtenir le diplôme ».
Dans la même lancée, le DHR de l’UNIC, indique : « Au début de l’année, la direction demande aux étudiants de se retrouver pour mettre en place une commission d’organisation des festivités de fin de cycle appelée (COFFIC). C’est sur la base d’une élection que les membres sont élus. Et toutes les concentrations y sont représentées. Une fois que le bureau est élu, il propose aux étudiants de payer 400.000gnf, lors d’une assemblée générale. Lorsqu’ils payent ce montant, il y a un trésorier qui gère et non l’Université. Mais pour garantir l’argent, on délègue une personne de la scolarité parce que ce sont nos étudiants qui payent l’argent. Mais encore une fois, ce sont les étudiants qui gèrent entièrement l’argent ».
Et d’ajouter : « Ces 400.000gnf n’ont rien avoir avec la levée des sessions, ni avec l’obtention des diplômes que nous donnons. D’ailleurs ce n’est pas obligatoire. Un étudiant qui ne veut pas payer les 400.000gnf, il est libre et il peut venir récupérer son diplôme, mais il ne sera accepté aux festivités de la remise. A côté de cela, l’école subventionne ces festivités de fin du cycle. L’année dernière, nous avons débloqué 20 millions, et cette année aussi, les étudiants ont reçu une subvention de 25 millions », a martelé Mamadou Bah, Directeur des ressources humaines.
Moussa KEITA