La Guinée et la transition militaire. Le sujet est au cœur de l’actualité nationale. Au centre des débats publics, plusieurs questions se posent quant à la réussite de cette phase historique dans la vie de la nation. Bien que préoccupés sur le délais que cela va prendre, les guinéens dans leur majorité, souhaitent désormais que ce tournant soit le bon pour remettre le pays dans la voie de la démocratie et du développement. Ramadan DIALLO, enseignant chercheur et docteur en sciences politiques, porte son regard sur la question.
Cette transition avec le CNRD est visiblement l’occasion ultime pour ne pas dernière, de réussir la refondation de l’Etat, la construction d’une nation afin de semer véritablement les bases de la démocratie et du développement. Les premières actions du Comité National de Rassemblement et du Développement (CNRD), semblent rassurantes selon le politologue Ramadan Diallo.
<< Dans la mesure où ses actes vont dans le sens de la decrispation de l’atmosphère sociale, politique. Notamment avec la libération des détenus politiques avec la visite de certains lieux symbolique pour pouvoir favoriser la consolidation du tissu social. Au-delà ça aussi la mise en place des premières institutions de la transition vont en tout cas dans le sens des attentes de la population guinéenne >>.
Pour Docteur Diallo, la physionomie du gouvernement de transition notamment la prise en compte de certaines pesanteurs sociales, est également un élément essentiel qui permet au CNRD de bénéficier de la confiance presque populaire des guinéens dans la conduite de la transition.
<<Je pense que le mal ou l’un des éléments du mal du Guinéen par le temps, c’est le fait d’avoir le sentiment que ceux qui sont au pouvoir à un moment donné sont le reflet d’une communauté ou le reflet de quelques communautés au détriment des autres communautés des autres régions de la Guinée. Et donc l’idée de donner l’idée une image représentative des différentes sensibilité socio-culturelle régionale de la Guinée. Les instances politiques est une bonne chose si on ne sacrifie pas la compétence >>
La question qui semble actuellement polariser les attentions est la durée que va prendre la transition. Dr Ramadan Diallo estime que la réponse à cette question dépend du format ou type de transition que les guinéens voudront réaliser.
<<il ya plusieurs formats possibles. Si on veut pour simple une transition institutionnelle ou électorale qui a pour vocation juste de gérer les affaires courantes, mais essentiellement de travailler sur la mise en place d’une nouvelle constitution et organiser des élections, on a pas besoin de plus de 2ans. En revanche, si on veut une transition de refondation qui vise à réformer l’Etat, les institutions, la société pour poser les bases d’un nouveau système politique, là il y a vraiment du travail à faire. Et pour ce type de transition 2ans ou 3ans c’est le minimum. Donc cette transition peut aller jusqu’à 5ans voire plus >>.
Au regard des actions qui sont en train d’être menées, il est clair pour ce consultant que le CNRD est dans la dynamique d’une transition de refondation. Dans tous les cas, il recommande au au Colonel Doumbouya et à son équipe de faire dans la rigueur en rétablissant l’autorité de l’Etat, répondre aux besoins prioritaires des populations, la construction de la nation, l’élaboration d’une nouvelle constitution et l’organisation des élections.
Rédaction