L’armée guinéenne commémore son 63 anniversaire ce 1er novembre 2021. Cette année, c’est au tour des gardes pénitentiaires de prendre part pour la première fois, à la célébration, pour la première fois. Saisissant l’opportunité, les gardes pénitentiaires de la maison centrale de Conakry a exposé aux nouvelles autorités les difficultés quotidiennes au sein de leur unité. C’était au cours de la cérémonie de commémoration organisée à cet effet.
Cette année, l’anniversaire de la création de l’armée guinéenne coïncide à une nouvelle prise du pouvoir par l’armée, mais aussi une participation première des gardes pénitentiaires. D’où leur réjouissance à rejoindre leur confrère dans les festivités.
«C‘est une immense joie pour nous, c’est une première pour notre environnement, j’espère que les autorités nous écouteront, nous mettrons tout en œuvre pour que nous soyons liés au grand public », rappelle Mamadou Gando Bah, directeur national adjoint de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion et régisseur par intérim de la maison centrale.
Les gardes pénitentiaires de la maison centrale de Conakry, profitent également de la fête pour répertorier et remonter leur besoin et insuffisance aux nouvelles autorités afin de bénéficier d’une prise en charge. Comme difficultés, les gardes pénitentiaires affirment avoir servi la nation durant dix ans sans salaire, sans prime, sans denrées. Ce n’est qu’à l’issue des séries de protestation que leurs conditions de travail et de vie a été partiellement revues.
« C’est grâce aux multiples grèves du personnel pénitentiaire, qu’ils ont bénéficié de la prise en charge effective par la fonction publique en 2010, en denrées en 2018 et la formation de commune de base pour certains en 2018 à kaleah », rappelle le président de la commission des gardes pénitentiaires.
Malgré la formation de commune de bases, ce corps reste toujours sans grade, ni avancement en échelon et sans dotation en équipement, remonte les gardes pénitentiaires. Pour bénéficier d’une écoute favorable à leur requête, les gardes pénitentiaires invite le Président de la République pour la satisfaction des points suivants.
«L‘application du statut particulier du personnel pénitentiaire et du régime juridique des établissements pénitentiaires signés depuis le 31 octobre 2016. L’attribution des grades en tenant compte de la durée de service. La dotation en équipement de travail et moyen de déplacement pour les moyens de déplacement pour les différents établissements pénitentiaires. La prise en charge des 125 bénévoles quitte servent la nation sans rémunération, l’érection de la direction nationale de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion en direction générale, à l’image des autres corps paramilitaires », souhaite le président de la commission.
Prenant part à la cérémonie, le directeur national de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion s’est réjoui de la participation première de cette couche de la défense guinéenne, puis a félicité les hommes en uniforme de leur appartenance au corps paramilitaire. Poursuivant, ce magistrat rappelle que les gardes pénitentiaires doivent garantir la sécurité publique par la surveillance des personnes détenues.
«Par le processus de la réinsertion, ils doivent amener ces détenus à s’amender pour éviter la récidive. Je vous exhorte à valoriser votre corps paramilitaire en acceptant d’assumer vos responsabilités au sein des établissements pénitentiaires et de vous former. Nous avons beaucoup de défis à relever, malgré les différentes réformes qui ont été amorcées, et la solution de ces défis dépendra de votre engagement et détermination à vous parfaire. J’ai pris bonne note de toutes vos doléances », rassure Charles Victor, magistrat.
Pour rappel, depuis la prise du pouvoir de l’armée en 1984 jusqu’à l’introduction des rebelles en 2001, l’administration pénitentiaire évoluait avec un personnel militaire appelé gardes républicaines. Suite à la pénétration des rebelles, les autorités d’alors avait donc décidé de reverser la garde républicaine au sein des effectifs de l’armée pour renforcer les efforts de guerre. Et ce n’est récemment qu’ils ont bénéficié du statut paramilitaire, d’où leur première participation à la célébration du 63eme anniversaires de l’armée.
Mariam Kanté