Le vice-maire de Matam s’est prononcé, ce mardi, 26 octobre 2021, sur le déroulement de la transition. Au cours de son passage chez nos confrères de FIM FM, le transfuge du RPG a décortiqué plusieurs questions liées aux réalités sociopolitiques du pays. De la tenue des élections crédibles à l’installation des élus, en passant par la réussite de la transition, Ismael Condé a apporté sa minutieuse observation.
Après ces pairs de l’opposition, l’opportunité était pour Ismael de se prononcer sur le déroulement de la transition. D’entrée en jeu, le vice-maire de Matam estime que le besoin urgent est de doter le pays d’une nouvelle constitution.
« Je commencerai d’abord par doter notre pays d’une constitution, parce que le pays ne peut pas continuer à être dirigé par une charte. Commençons d’abord à rédiger une constitution qui va débrayer le chemin, ensuite organiser les élections », suggère-t-il.
Dans sa gestion, la junte s’est munie d’une charte de transition. Cependant, les putschistes y ont instauré des verrous, notamment l’exclusion des membres du CNT à des prochaines échéances électorales. Cette démarche, Ismael la trouve comme une question subjective qu’il faut vraiment éviter. Il souhaite plutôt remettre au peuple sa souveraineté.
« Limite d’âge ou pas, moi, je ne suis pas trop fan des questions d’exclusion par l’âge, par l’ancienneté, ou par nom. Je veux que le peuple soit souverain. Ce n’est pas à nous de dire tel est âgé ou pas. C’est le peuple qui sait s’il va voter pour celui qui a 90 ans ou pour 42 ans, laissons la souveraineté au peuple de choisir ses leaders. Joe Biden est venu au pouvoir à presque 78 ans. Les Guinéens ne sont pas plus intelligents que les Américains. Si eux (américains) ont estimé que le vieux peut faire leur affaire, pourquoi nous en Guinée, nous pensons qu’un vieux ne peut pas faire notre affaire », conseille le vice-président maire de Matam.
S’agissant de la tenues des nouvelles échéances électorales, l’ancien allié du RPG propose une économie électorale. En lieu et place des élections régulières, il suggère la tenue des élections globales en vue de non seulement réduire les dépenses, mais aussi de préserver la quiétude sociale pendant ces moments les plus troublants dans notre pays.
«Je propose une élection globale pour que le président qui viendra après la transition, ne s’occupe plus des élections et que c’est le développement qu’il va mener, tous les mandants vont finir au même moment. Et puis une élection à chaque cinq ans, franchement ça nous fera une économie de temps, d’énergie et de querelle inutile ».
Pour cela, prévient-il, l’organe électoral doit être reconstruit. La CENI souvent décriée pour son accointance avec le pouvoir en place, doit obligatoirement être transparentes afin d’éviter les revendications incessantes.
« Il faut poser cette question pourquoi l’administration est politique aujourd’hui ? C’est parce que le processus électoral n’est pas transparent. Parce que les gens savent que comme le processus électoral n’est pas transparent, il faut faire les yeux doux au président de la République, parce que de toutes les façons, c’est lui qui va gagner. Mais le jour où le processus sera transparent, un préfet ne pourra pas chanter les résultats des urnes. L’administration sera dépolitisée et chacun va militer dans le parti qu’il estimera juste. Notre défi aujourd’hui, c’est de rendre ces élections transparentes et crédibles. Ça nous débarrassera de tous les maux que nous vivons aujourd’hui », a énuméré Ismael Condé, lors de son passage dans Mirador.
Mariam Kanté