Des agents du projet de Recensement Nationale de l’Agriculture et de l’Élevage (RNAE), montent au créneau pour réclamer un mois de salaire impayé. Il s’agit de la période allant du 15 août au 15 septembre 2021. Les agents recenseurs pointent du doigt les responsables de l’agence nationale des statistiques agricoles et alimentaires (ANASA). Sont-ils coupables de quelque chose ?
Le projet RNAE est une initiative du gouvernement à travers l’agence nationale des statistique agricole et alimentaires (ANASA). Ce service est l’un des instruments clés du ministère de l’agriculture et de l’élevage. Il y a quelques années en arrière, cette agence était presqu’au lambeau dans tous ses états. La plupart des travailleurs que nous avions rencontrés saluent le mérite d’un homme qui est l’actuel directeur d’agence. Dr Aboubacar Ahmadou Camara, est considéré comme celui qui a redonné le souffle à ce service et au personnel qui était presque défaillant.
Pour preuve, depuis l’an 2000, la Guinée ne dispose pas de statistique agricole fiable alors que le secteur est considéré comme le levier du développement de notre pays. C’est justement pour pallier ce déficit notoire sur le monde agricole et rural, que les responsables de l’ANASA sous la tutelle du ministre de l’agriculture d’alors, ont porté ce projet de recensement national de l’agriculture et de l’élevage. Plusieurs partenaires accompagnent la Guinée dans le processus, notamment la Banque mondiale, principal bailleur de fonds.
Après la phase préparatoire, les activités proprement dites du recensement ont commencé progressivement entre le 10 et le 15 juillet 2021 selon les localités. Les 880 enquêteurs ont commencé par signer un contrat avec les autorités de l’ANASA comme le confirme Fousseny Cissé, agent recenseur à Boffa.
« Notre contrat est avec nous, tout est décrit dedans », a-t-il déclaré sur les ondes de la radio Espace.
Après cette déclaration, la coordination nationale du RNAE indignée, nous apprend que le nommé Cissé n’est qu’un usurpateur. Bien que retenu parmi les agents, il n’a jamais participé aux activités du recensement depuis le début des activités. Son chef d’équipe qu’on a contacté du côté de Boffa, confirme la même information.
Parlant donc du non-paiement des primes pour le compte du 2ème mois du projet, le directeur de l’ANASA dans un courrier daté du 2 septembre, avait transmis l’état de paiement au PDAIG qui est le gestionnaire du fonds, afin de procéder au paiement de tous les agents le 10 septembre dernier.
Malheureusement, tout a été interrompu à cause des événements du 5 septembre. A cette occasion, le bailleur qui est la banque mondiale, a décidé de geler ses comptes au niveau de la guinée.
Nos enquêtes nous ont permis d’entrer en possession d’une copie du mail que la banque mondiale a adressé aux autorités compétentes pour leur tenir informer de la pause immédiate dans les décaissements. Autrement dit, le non-traitement des demandes de retrait de fonds et de paiements directs. Cette décision est transitoire et pourrait être modifiée suivant l’évolution de la situation du pays, lit-on dans le mail.
Malgré cette situation, la direction de l’ANASA a entrepris plusieurs démarches auprès des nouvelles autorités pour qu’elle se substitue à la Banque mondiale afin de régler les primes impayés des agents, mais aussi assurer la poursuite du projet. Un mémo a été fait dans ce sens et les autorités du CNRD y ont prêté oreille. Aux dernières nouvelles, les dossiers de paiement sont dans le circuit dans les ministères de l’économie et du budget.
Affaire à suivre…
MBK