Ce mardi, est le 12ème anniversaire des massacres du 28 septembre 2009 au stade du même nom à Conakry. Plus d’une décennie après cette tragédie, les victimes réunies au sein des ONGs ne cessent de réclamer la justice. Dans son discours tenu à la cérémonie de commémoration, l’Association des victimes des événements tragiques du 28 septembre 2009 tourne désormais son regard et fonde l’espoir sur le CNRD, pour l’obtention d’une justice équitable.
Au cours d’une conférence de presse animée à cet effet, la présidente de l’Association des Victimes Parents et Amis du 28 septembre 2009 (AVIPA) a d’abord rendu hommage à toutes les victimes des événements tragiques. Puis, Asmaou Diallo a mis un accent sur la lenteur de la tenue du procès malgré l’adoption d’une feuille de route par le comité de pilotage pour l’organisation du procès, et l’accompagnement des partenaires.
«Les travaux pour aménager la cour d’appel de Conakry censée abriter le procès avaient avancé et une formation des magistrats était envisagée par le gouvernement français. Pourtant, malgré l’implication des partenaires internationaux pour mettre en place les conditions nécessaires à la bonne tenue du procès, un manque de volonté politique bloquait encore le processus », rappelle la présidente de l’Avipa.
Poursuivant, elle a dénoncé l’incapacité du régime Condé de l’ouverture du procès. «Le régime défunt, avec tout le dilatoire qu’il a utilisé, a été dans l’incapacité totale, d’organiser ce procès. A cela s’ajoute le manque de volonté politique qui a animé l’ancien régime, pour empêcher les victimes d’avoir justice. Rendre justice est un devoir régalien d’un État de droit, malheureusement cette obligation n’a pas été remplie par le gouvernement guinéen. Tout porte à croire que le régime Condé, a eu des difficulté à juger certains responsables parce qu’ils étaient dans le gouvernement. Aujourd’hui, il n’y a plus d’obstacles ni juridique ni matériels, pour l’organisation du procès », déplore Me Alpha Amadou DS BAH l’un des avocat de l’avipa.
C’est avec joie donc que les victimes ont accueilli la venue de nouveaux hommes à la tête de la gestion publique. Aujourd’hui, les victimes sont animées d’espoir et placent leur confiance au Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD), afin que cette commémoration soit la dernière avant le procès.
«Nous avons accueilli la prise du pouvoir par le CNRD comme une délivrance, et ce, pour une centaine de victimes qui peinaient à savoir à quel saint se vouer, car âpres douze (12) ans, de douleurs, de peines, d’intimidations, de beaux discours et de personnes; nous avions foi, nous avons toujours gardé espoir qu’un jour ce procès se tiendrai et aujourd’hui grâce au CNRD et au Colonel Mamady Doumbouya qui ne manque pas à souligner à la moindre occasion que la justice sera sa boussole, nous fondons tout notre espoir en lui afin que les survivants soient rétablis dans leur droit.
–Nous demandons aux nouvelles autorités qu’elles tiennent ce procès et qu’il ne soit pas un simulacre de procès ;
–Nous rassurons les nouvelles autorités que nous sommes de leurs côtés et sommes prêts à discuter avec elles de tous les moyens possibles pour la tenue de ce procès », rassure Asmaou Diallo, présidente de l’Avipa.
Mariam Kanté