Si j’ai bonne mémoire, en 2018, l’Etat guinéen a entamé un projet de formation des enseignants évoluant dans les institutions d’enseignement supérieur de la Guinée. Ont-ils ainsi été envoyés dans les pays africains pour ceux qui font le master et européens pour les doctorants. Après le premier financement, le second n’a toujours pas été fait alors que la majorité des bénéficiaires vivent dans les conditions très précaires dans les pays d’accueil. Partant de cette situation, il y a lieu de se poser des questions : qu’est-ce qui retarde jusqu’à présent la subvention de ces formations ? Ce projet serait-il enterré par les autorités du pays ?
Depuis le mois d’août 2020, les démarches ont été engagées auprès du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de Recherche Scientifique pour l’obtention de cette subvention, mais les résultats sont restés vains. A chaque fois qu’un responsable est approché par rapport à cette situation, la seule phrase d’espoir qui est prononcée est : « Le dossier évolue bien, ce n’est plus qu’une question de jours ». Si le dossier évoluait, pourquoi depuis déjà dix(10) mois, les bénéficiaires ne sont pas entrés en possession de leur argent ?
Pour cette année, nombreux sont ces enseignants en formation qui n’ont pas pu rejoindre leurs centres de formations faute de paiement des frais de scolarité. Ceux qui ont pu regagner les écoles d’accueil vivent dans les conditions très difficiles. Certains sont en manque de moyens de subsistance et beaucoup d’autres menacés d’expulsion par les locataires. Aussi, il y en a qui n’ont pas pu suivre les cours de la 2ème année parce que les frais de scolarité n’ont pas été payés. Ce qui pousse à conclure que ceux-ci devront repartir l’année prochaine pour terminer leur formation si toutefois l’argent est débloqué. La majorité de ces formateurs, si rien n’est fait jusque-là, ne pourront pas présenter leurs mémoires ou thèses.
Tout récemment, une lettre rédigée par le Collectif des Enseignants en formation a été adressée au président de la République afin que la situation soit débloquée. Mais jusque-là, aucune réponse ne filtre.
Ce projet de formation, serait-il classé dans les tiroirs par les autorités guinéennes ? C’est ce que racontent certaines langues sécrètes. Le budget destiné a-t-il été détourné ou orienté dans d’autres projets ?
En attendant une réponse édifiante, les ces enseignants continuent de tirer le diable par la queue.
Dieudonné A. KOMANO