Le nouveau ministre de la Justice, garde des Sceaux, a pris fonction ce mardi 12 juillet 2022. Le juge Alphonse Charles Wright jusque-là procureur général près la cour d’appel de Conakry, reconnaît que les défis liés à la modernisation de la Justice nécessite une intensification des efforts de réforme de l’appareil judiciaire. Le nouveau défi rétablir la confiance entre les justiciables et garantir une justice équitable à tous les Guinéens.
Dans son discours de prise de fonction, Alphonse Charles Wright déclare que sa nomination répond aux aspirations du CNRD qui tendent à jeter les bases d’un Etat de droit dans notre pays. Ceci étant, la Justice guinéenne n’a plus droit à l’erreur et doit jouer pleinement son rôle de garant de l’autorité de l’Etat et des droits humains.
« Nous de la famille judiciaire devons avoir toujours présent à l’esprit que les dysfonctionnements notoires de la Justice figurent au nombre des principales causes de l’avènement, le 05 septembre 2021, du Comité National de Redressement pour le Développement (CNRD), ainsi que l’a souligné le Colonel Mamadi DOUMBOUYA, Président de la Transition, Chef suprême des Armées : ce qui doit nous exhorter à plus d’unité et de responsabilités.
Nos concitoyens ont soif de la Justice et de liberté. Ils aspirent à une Justice débarrassée de la corruption, de concussion, une justice certes implacable, mais aussi humaine, une Justice au service de la vérité, une justice qui protège les justiciables contre l’arbitraire et toutes les formes d’abus et persécutions », déclare le nouveau ministre de la Justice.
Pour assurer la responsabilité de la sécurité publique et le respect de l’autorité de l’Etat par l’application sans complaisance de la loi, rien que la loi, Charles met déjà en garde les magistrats pour tout manquement au devoir de l’Etat ou toute faute professionnelle.
« Cette responsabilité lourde exige le respect par chaque magistrat du siège ou du parquet des règles éthiques et déontologiques liées aux statuts des magistrats tels que prévu et défini par la loi organique L/054CNT/2013. En plus de la sécurité que l’État doit assurer aux magistrats, il est important cher collègue, d’ajouter que les droits acquis dont ils ont bénéficié doivent être préservés.
En revanche, toute faute professionnelle ou tout manquement par un magistrat au devoir de son État à l’honneur, à la délicatesse ou à la dignité de la profession sera sanctionné conformément à la loi. Les cas d’absentéisme au service qui entraînent la lourdeur dans le traitement des dossiers et qui sont d’ailleurs constitutifs des manquements graves au devoir des magistrats prévus par les dispositions de l’article 3 de la loi organique précitée ne seront plus tolérés (…). Je ne suis contre personne, je ne veux faire la guerre à personne. Ce que je veux, c’est qu’ensemble, nous changions ce qui est pire dans notre justice et gardions en goût ce qu’elle nous offre de meilleur. Les sanctions qui seront qui prises en cas de manquements ou suite à une plainte portée contre un magistrat conformément à l’article 8 de la loi organique portant statut des magistrats seront objectivement prises et proportionnées aux faits de nature à entraîner des sanctions disciplinaires contre ledit magistrat après bien entendu vérification pour éviter l’arbitraire dans les sanctions », a-t-il martelé.
Nommé le 8 juillet 2022, le ministre de la Justice, garde des Sceaux par le président de la transition, annonce déjà des rencontres avec tous les acteurs de la cour suprême, du conseil supérieur de la magistrature, le barreau de Guinée afin d’échanger sur le bon fonctionnement de la justice.
Mariam KANTE