Au terme d’un échange virtuel entre la Guinée et le FMI tenu du 14 au 28 avril 2021 le fonds Monétaire internationale estime que la dette publique de la Guinée a atteint 44% du PIB en fin 2020.
Ces échanges s’inscrivent dans le cadre de l’application de l’article 4 des statuts du FMI qui stipule que cette institution exerce une ferme surveillance sur la conduite de la politique d’échange et des autres politiques membres du dispositif.
« La dette en soit n’est pas un problème, c’est l’utilisation qu’on en fait qui peut être problématique. Si l’argent emprunté sert à financer des projets d’investissements qui sont rentables pour le pays, pour la population, il n’y a pas de raison que le pays ne puisse pas dégager un espace budgétaire supplémentaire pour pouvoir faire face aux charges de la dette», estime Dr Mamoudou TOURE économiste consultant.
Ceci dit, mal gérée elle peut faire perdre la crédibilité du pays vis-à-vis des partenaires au développement et même les décourager dans l’accompagnement des initiatives . Dans ce cas-ci, la dette de la Guinée n’a pas diminué, elle a plutôt augmenté. En 2012, la Guinée était à 27 % , par contre en 2021, le pays se retrouve 44 %.
« Les prêts qui ont été contractés par l’Etat s’inscrivent aussi dans le cadre d’investissement global, d’un accord cadre qui a été signé entre la Guinée et la Chine. Je Vous ai donné exemple du barrage de Souapity , il y’a la ligne d’interconnexion Linsan- Foumi qui fait partie. Il y a aussi d’autres projets qui sont ciblés, mais les effets d’impacts de ses projets ne vont pas se faire sentir sur le court terme, c’est sur le moyen et le long terme. On a donc la capacité d’éponger la dette », précise Dr Mamoudou TOURE économiste consultant.
Cependant En comparant la dette de la Guinée et celle de la sous région et des pays développé, il y’a rien d’alarmant affirme notre interlocuteur
« La Gambie qui n’est pas loin de nous est à 80%, le Sénégal est à 65 % , la moyenne africaine est à 50%. La France est aux alentours de 115 %, les Etats Unies sont à 102 % du PIB », termine Dr Mamoudou TOURE économiste consultant.
Pour le moment, l’inquiétude grandit surtout quand on sait que rares sont les enquêtes pour corruptions ou détournement qui aboutissent dans notre pays.
Alseny BARRY