Il y a de cela quelques jours, que circule sur les réseaux sociaux et autres canaux classiques de communication, un communiqué du Ministère guinéen de la Fonction Publique, déplorant l’attitude d’un certain Koly. Ce communiqué fait suite à la sortie médiatique de ce dernier déballant la face tordue de certains hauts cadres de notre Fonction publique. Je vais dans cet article, vous dire ce que je pense de ce fait, mais aussi vous relater un cas espèce dont je suis témoin oculaire. Avant tout d’abord, convenons tous que le communiqué de riposte d’un certain défenseur de l’image de marque de la Fonction Publique est d’une bassesse qui ne dit pas son nom.
Sincèrement, à la place de celui qui a signé ce communiqué, j’aurai démissionné pour sauver mon honneur, ma dignité et celle de toute ma famille. Parce que personne, je dis personne ne peut nier le caractère crapuleux, dépourvu de toute vertu de certains fonctionnaires de cette institution.
Le fait est flagrant et quotidien, ce n’est de secret pour personne cette magouille institutionnalisée qui se passe là-bas. Mais le plus hallucinant, est que tout le monde le sait mais personne ne dénonce, personne ne lève le petit doigt pour la dénoncer. Tout simplement, parce qu’on est tous mouillés dedans. En commençant par le premier des Guinéens jusqu’au dernier. Qu’est ce qui est d’ailleurs étonnant et nouveau chez nous en Guinée en matière de fourberie ? En tout cas pas l’intégration à la Fonction Publique par des moyens détournés en payant un certain montant faramineux.
Quelle image miroite un père ou une mère de famille qui passe par ces moyens pour être fonctionnaire ou se rend complice de telle manigance pour tierce ? trouvez la réponse ! Pour ma part, je pense que c’est qui fait que le mérite n’est plus valorisé dans notre pays, parce que tous les moyens sont permis pour arriver à ses fins.
Un cas d’espère !
Je connais un certains monsieur Souaré, un jeune se disant travailler à la Fonction Publique. Le seul métier de ce jeune est de vendre les matricules aux gens à un coût orbitant qui s’élève à 10 millions par matricule. Vous vous demandez comment ai-je connu cet homme ? Voilà, je l’ai jamais connu jusqu’à ce que cette femme, ma voisine, vienne crailler chez lui en jubilant son intégration à la Fonction Publique. Humm madame ! quelle bonne nouvelle ? Elle répondit oui monsieur Kaba, je suis enfin fonctionnaire ainsi que ma grande sœur.
À bon madame, oui monsieur Kaba. Alors je lui demande quand est-ce qu’elles ont fait ce concours ? C’est là qu’elle m’a dit qu’on leur a aidé avec un montant de 20 millions GNF. Tout en me demandant si j’étais prêt, quelle pouvait m’aider auprès de celui qui leur a aidé. Ce, après avoir aidé plusieurs autres personnes que je vais taire pour l’instant les noms.
Curieux, je lui ai demandé de me faire voir son arrêté d’engagement. Pas encore Kaba, il vient de m’envoyer 4 millions pour ma sœur et moi, rétorqua la dame. Le monsieur leur avait demandé qu’il va leur déposer les arrêtés la semaine qui allait suivre. Une semaine après, un groupe composé de fonctionnaires corrompus de la Fonction Publique ont été arrêtés pour fait de magouille dans la tentative d’intégration frauduleuse. Ainsi, j’interpelle le monsieur après plusieurs rencontres et discussions en vue de restituer largement de ces pauvres dames. Jusqu’à présent, rien !
Ces réalités sont une goutte parmi tant d’autres à la Fonction Publique guinéenne. Combien de guinéens ont payé de l’argent pour leur intégration, leur enfant, cousin, nièce à cette Fonction Publique guinéenne ? Personnellement, je ne connais pas le nombre. Combien de fonctionnaires ont plus de deux ou cinq matricules en Guinée ? Je ne saurais dire le nombre.
C’est un secret de polichinelle Quel est le guinéen qui n’est pas au courant de cette réalité sordide ? pourquoi les gens font semblant d’ignorer ces réalités dont la plupart pratique ? cela prouve à suffisance que nous ne sommes pas prêts au changement, parce que tout le monde connait le mal mais personne ne veut le nommer.
Aux journalistes, ce métier est noble, un journaliste c’est celui qui s’informe s’éduque pour mieux informer, éduquer, conscientiser ou interpeller sur certaines réalités comme ce qui se passe à la Fonction Publique. Mais comment vous pouvez dénoncer si vous-mêmes vous êtes mouillés jusqu’à cheville ? Aux jeunes qui se font appeler communicants de partis politiques
Mes frères et sœurs, la communication n’a de valeur quand elle est basée sur le concret. Et la valorisation de ses actions sont basées sur un certain nombre d’éthiques et de déontologies en la matière.
Ceci étant, si vous aimez le président de la République, vous devez être les premiers à dénoncer les actions qui ternissent sa gouvernance. Mais se livrer en dénigrant tel ou tel parce qu’il dénonce telle chose ? Ça ne fera que salir la gouvernance du président de la République, les membres du gouvernement et vous-mêmes.
Vous n’avez rien à perdre en dénonçant les attitudes qui freinent notre développement. Je vous invite donc s’inscrire dans une dynamique de défense des bonnes actions qui peuvent nous sortir de cette impasse.
À monsieur le Premier Ministre chef du gouvernement, c’est par confiance que le Chef de l’Etat, Professeur Alpha Condé vous a nommé à ce poste. Je vous prie de prendre à bras le corps la lutte contre la corruption au sein de notre Administration, particulièrement au sein de la fonction publique.
Moustapha KABA, citoyen ordinaire