Contrairement aux incriminations faites sur la situation des droits de l’homme, la Guinée gagne du point en matière de liberté de la presse. Sur les 180 pays évalués, la Guinée a été classée à la 109e contre 110 en 2020. Les associations de presse s’en réjouissent et dénotent cependant des insuffisances notoires en matière de la liberté de la presse dans le pays. Ils soulignent notamment le non-respect de la loi 002 qui encadre le fonctionnement des médias en Guinée.
En 2019, dans son classement mondial de la liberté de la presse, Reporter Sans Frontière, a mis la Guinée à la 107e place. Mais en 2020, le pays a fait un recul pour se retrouver au 110e rang sur 179 pays. Dans le nouveau classement de 2021, la Guinée reprend du chemin et se retrouve à la 109e place sur 180 pays. Même si de nombreux défis restent encore à relever, il y a bien lieu de se réjouir.
«Si vous avez bonne souvenance le pays a toujours été très mal classé, si maintenant, on évolue, on gagne en point, on ne peut que s’en féliciter. Ce n’est pas l’occasion de jubiler, mais c’est un défi qui se pose à nous professionnels de média, mais aussi surtout au pouvoir public guinéen. Car si vous entendez par expression de détention, ça, c’est le bon vouloir des autorités publiques», se réjouit Alpha Abdoulaye Diallo, Président de l’AJEPI.
Ce classement bien que salué aussi par la Secrétaire générale du syndicat de la presse privée de Guinée(SPPG), elle relève cependant des manquements notoires qu’il faille corriger pour l’effectivité de la liberté de la presse en Guinée.
« Ça intervient à un moment où des journalistes sont encore emprisonnés d’autres sont juges sur la base du code pénal à un moment où l’application de la L002 fait défaut. C’est pour autant vous dire que le combat qui a été mené par les associations de presse et le syndicat a porté fruits » déclare Diaraye Guirassy, secrétaire général du SPPG.
Au-delà de l’appréciation, l’Union des radios et télévisions libres de Guinée pour sa part, s’interroge si les efforts qui ont valu cette avancée à la Guinée au regard des multiples violations perpétrées contre la loi 002 qui encadre l’exercice de la profession en Guinée.
«Un point pour nous, certes en tant que guinéen, c’est bon qu’on ait avancé, mais en tant qu’acteur du monde de média, nous disons que c’est peu en dépit de tout ce qu’on nous a donné comme outil encadrant notre métier, si réellement le respect était de mise, aujourd’hui la Guinée pouvait grimper vers le chemin de ce classement. Donc nous avons plutôt une réaction mitigée à ce classement», évoque Aboubacar Camara, Président par intérim de l’URTELGUI.
Dans ce classement de RSF, la Namibie se classe à la 24e place et apparaît au 1er rang des pays africains en matière de la liberté de la presse. Elle est suivie par le Cap-Vert et le Ghana. La Guinée quant à elle, se hisse au-dessus des pays comme le Benin, la Zambie, les deux Congo, le Nigeria et le Cameroun pour ne citer que cela.
MBK