Après sa détention le 27 février 2021, Amadou Diouldé Diallo, journaliste et historien, bénéficie d’un soutien de ses confrères. Réunis au sein d’un collectif dénommé « collectif pour le soutien de Amadou Diouldé Diallo (COSADD )« , ces journalistes issus des médias publics et privés exigent la libération sans délai de leur paire afin qu’il soit jugé conformément à la moloi portant sur la liberté de la presse guinéenne. (L002)
Interpellé pour « offense au chef de l’État », le journaliste qui passe son treizième jour à la maison centrale de Conakry tend à être jugé sur la base de cybercriminalité en lieu et place de la loi L002. Pour ses confrères, ce fait constitue une enfreinte à la liberté de la presse. D’où la création du collectif pour contrer la décision estimée de trop des autorités judiciaires.
La mise en place de cette structure vise à obtenir la libération de ce doyen de la presse sportive de Guinée. « Au regard des dispositions de la loi L002 portant liberté de la presse en Guinée, notamment les articles 98 et 107 de cette loi, Amadou Diouldé Diallo ne devrait pas être détenu, parce qu’il est poursuivi pour délit de presse. Mais aujourd’hui, nous regrettons de voir que ses droits sont violés puisque cette loi ne prévoit pas une privation de liberté en ce qui concerne les délits de presse. Donc c’est ce que nous voulons dénoncer et lui apporter notre soutien pour qu’il soit libéré », a expliqué Abdoul Malick Diallo, porte-parole du collectif.
Cependant, le COSADD déplore le silence des associations de presse face à la détention du journaliste et la violation des dispositifs de la loi L002. Et à l’image du journaliste Amadou Diouldé, plusieurs hommes de medias sont dans les entrailles de l’appareil judiciaire. Pour remédier à ce phénomène, le COSADD appelle tous les hommes de medias à plus de solidarité et de mobilisation.
« Depuis son arrestation, aucune association de presse en Guinée n’a dénoncé. C’est ainsi nous journalistes individuellement pris, avons décidé d’apporter notre soutien au doyen. Aujourd’hui, c’est Amadou Diouldé, demain, ce sera un autre si les journalistes ne se lèvent pas pour dénoncer les violations de la liberté de la presse», ajoute Malick Diallo.
Pour obtenir gain de cause à leur vocation, le COSADD entamera des démarches auprès des patrons de presses, des associations de presse et de la Haute autorité de communication afin de réunir les efforts pour libérer Amadou Diouldé et de veiller au respect et à l’application de la loi 002, portant sur la liberté de la presse en Guinée.
Mariam KANTE