Un détenu de la maison centrale de Conakry, a trouvé la mort dans la nuit du lundi à ce mardi à l’hôpital Ignace Deen. Le défunt Ibrahima Sow, âgé d’une soixantaine d’années, figurait parmi les personnes arrêtées au lendemain de la présidentielle du 18 octobre 2020. Avant son admission à l’hôpital, sa famille dit avoir constaté des blessures sur son corps et elle s’interroge sur ce qui a bien pu lui arriver.
C’est le 24 octobre dernier alors que des jeunes et des forces de l’ordre s’affrontaient dans le quartier concasseur qu’Ibrahima Sow a été interpellé et conduit l’éco 3 de Matam. Cette arrestation s’est déroulée alors qu’il tentait de sauver ses biens qui étaient sur le point d’être vandalisés par des manifestants. Quelques jours après, le vieil homme a été placé sous mandat de dépôt et transféré à la maison centrale. Jusqu’à vendredi dernier, le défunt Ibrahima Sow, n’avait aucune blessure corporelle selon son fils aîné Boubacar Sow.
« Avant-hier j’ai passé la nuit avec lui. Le vendredi ma mère a été à la maison centrale pour l’apporter du manger. Après un échange avec les gardes pénitenciers, elle a été autorisée de voir mon papa, en lui disant que mon père est malade. Mais ce jour il n’y a aucune tache sur le corps », explique-t-il.
Visiblement, Ibrahima Sow se portait bien. Seulement, il avait du mal à communiquer, nous apprend son fils. « Le samedi j’ai envisagé d’aller voir mon papa, mais ce jour j’ai tout fait, ils ne m’ont pas accepté de le rencontrer. Dans la nuit de ce samedi au dimanche, ma sœur a été là-bas pour apporter du manger. C’est ainsi quand elle a insisté de voir le vieux, les gardes ont fini par l’accepter et dès sa rentrée, elle a trouvé mon papa dans un état déplorable. Avec la présence des cicatrices, des enflures un peu partout sur son corps », explique-t-il.
Après avoir constaté les limites de l’infirmerie de la prison, la fille d’Ibrahima Sow, a demandé que son père soit transféré dans un hôpital afin de recevoir des soins appropriés. Elle voulait aussi savoir avec exactitude ce que son père a subi entre vendredi et samedi.
«Elle a demandé aux gardes pour savoir ce qui s’est passé. Ils l’ont répondu que le vieux a quitté dans sa calle et partir dans une autre calle ou sont détenus des personnes un peu dérangées. »
Selon Boubacar Sow, dans la nuit du dimanche à lundi, après examen, les médecins lui ont confié que son père était diabétique et que sa tension s’était trop élevée. Malgré les soins, le sexagénaire, père de 8 enfants, a fini par succomber. Quant aux blessures constatées sur ses deux bras, elles n’ont jamais été expliquées de façon convaincante aux yeux de sa famille.
La rédaction