Le collectif des victimes de Kaporo-rails, Kipé2, et Dimesse a tenu une conférence de presse ce samedi 13 juin 2020 à Conakry, pour faire le point sur la situation qui prévaut sur ledit site. Ce collectif a tenu à porter l’attention de l’opinion nationale et internationale sur la possible disparition des preuves d’habitation des personnes qui avaient assisté avec impuissance la présence des bulldozers qui démolissaient leurs maisons, boutiques… dans ces zones sous instructions des autorités.
Pour rappel, les autorités guinéennes à travers le ministère de la ville et de l’aménagement du territoire, avait entamé le 25 février 2019, une vaste opération de déguerpissement des habitants de ces zones classées, comme réserves foncières de l’Etat. Jours après jours, le collectif constitué pour porter la voix des 1203 familles victimes à de nouveaux réagit face à la visite du tout nouveau président du Parlement Guinéen sur les lieux, pour la construction du nouveau siège de l’Assemblée Nationale.
«Vous avez 1203 familles qui sont concernées par cette opération de démolition.19219 personnes ont été impactées par cette tragédie créée par le gouvernement guinéen. Et aujourd’hui, c’était de faire la part de la situation qui prévaut sur le site.
La visite de Damaro Camara le 11 juin 2020 sur la terre de Kaporo rails pour nous, c’est une provocation, une insulte aux yeux des victimes. Nous demandons à monsieur Damaro, de ne pas engager une confrontation avec les victimes. Parce que, on ne sait jamais où il peut aboutir », a affirmé Mamadou Samba SOW porte-parole du collectif.
Poursuivant, il a aussi indiqué que le pouvoir Condé serait dans la mesure de faire disparaître toute les preuves du site de Kaporo rails.
«Cela s’est traduit, par la destruction des mosquées, de l’église protestante évangélique de Kipé 2. Pour nous, ce sont des tentatives claires de faire disparaître les preuves, parce que, qu’il y a une mission de la CEDEAO qui doit effectuer un déplacement judiciaire sur les lieux », a martelé porte-parole du collectif.
En outre, de l’autre côté, « ils ont transformé une partie de cette zone en dépotoir de déchets, les eaux usées des toilettes de Conakry sont déversées sur nos terres. C’est pour vous dire, combien de fois, ce régime-là, a de la haine contre les gens qui habitaient ces quartiers de Conakry » a regretté Mamadou Samba Diallo le porte-parole.
Le collectif des victimes de Kaporo rails a par la même occasion promis de poursuivre sa procédure devant les services de la justice de le CEDEAO, dont la visite de quelques hommes en robes noires est très prochainement annoncée sur le sol guinéen pour faire face à ce dossier.
Maké FOFANA