La nouvelle ne fait plus l’ombre d’aucun doute. Les anciens députés de la 8ème législature, doivent recevoir chacun une indemnité de séparation égale à six mois de leurs salaires. Selon les informations, ce montant s’élèverait à 150 millions pour chacun des députés sortants.
Les députés Guinéens se sont accordés cette cagnotte à travers la loi organique portant règlement intérieur de l’Assemblée nationale en 2017 et validée par la Cour Constitutionnelle avant d’être promulguée. Cette loi en son article 134, stipule : « Les députés ont droit à une indemnité équitable qui assure leur indépendance et leur dignité. Celle-ci est prévue dans la loi de finances.»
Ce bonus taillé à leur mesure, accorde à chaque député un droit à une indemnité fixe mensuelle et une autre indemnité par jour de session pour les députés présents et excusés.
Élus pour 5 ans, les députés de la 8ème législature, n’ont mis fin à leurs travaux que plusieurs mois après l’expédition de leur mandat. Cela a été rendu possible par le décret de prorogation du Président Alpha Condé qui peinait à organiser les élections pour la nouvelle assemblée.
A l’époque, plusieurs voix se sont fait entendre notamment au sein de l’opposition politique pour demander à leurs camarades députés de rendre le tablier. Malheureusement, ceux-ci pour la bagatelle de sommes d’argent qu’ils perçoivent en fin de mois et à chaque journée de session, ont fait la sourde oreille. C’est la mise en place de la nouvelle assemblée qui aura mis fin à leur mission.
Et comme consigné dans leur règlement intérieur, après ce départ, chacun s’attend donc à cet accompagnement monumental sur le dos des populations qui les ont élus.
Mais avec la venue de la pandémie du Coronavirus et les multiples conséquences notamment sur les économies, personne n’aura pensé que les anciens députés auraient exigés le décaissement de ce fonds sur le compte du trésor public.
D’aucun même affirmaient que certains, en signe de « patriotisme » ou autres, pourraient refusé ce montant pour le bien du budget national. Cela était beaucoup pressenti dans les rangs des députés de l’opposition qui ont des dents dures contre le pouvoir en place dans la gestion de la chose publique. Et d’ailleurs, puisque cette somme qui leurs sont accordées, n’a aucune justification réelle surtout face à la pauvreté dans laquelle vivent les populations.
Contre ces attentes, deux des grandes figures du principal parti de l’opposition UFDG, viennent de déclarer qu’ils sont « impatiemment » disposés à percevoir leurs cagnottes qui s’élèveraient à 250 millions en accommodant les arriérés des primes de sessions et de carburant pour les députés issus de l’opposition, contre 150 millions pour ceux de la mouvance qui auraient déjà perçus leurs primes liées aux sessions et au carburant.
Visiblement, la volonté pour les anciens députés de s’enrichir dans l’argent public, passe d’abord en priorité avant de penser au peuple et au développement du pays. Il reste donc à savoir si Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré aussi passeront prendre leurs bonus pour avoir été députés d’un peuple qui tire le diable par la queue.
La rédaction