MOT D’OUVERTURE DU MINISTRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE, MONSIEUR KHADER Y. BARRY A L’OCCASION DU LANCEMENT DES ESSAIS CLINIQUES POUR ÉVALUER L’EFFICACITÉ ET LA TOLÉRANCE DE PRODUITS DANS LE TRAITEMENT DE LA MALADIE A CORONAVIRUS EN GUINÉE
Conakry, le 08 juin 2020 –
Monsieur le Représentant du Ministre de la santé,
Messieurs les Conseillers du Premier Ministre, Chef du Gouvernement,
Monsieur le Représentant résident de l’Organisation Mondial de la Santé,
Mesdames et Messieurs les Hauts cadres du MESRS et de la Santé,
Madame la Présidente du Conseil Scientifique de Riposte,
Madame la Présidente du Comité National d’Ethique pour la Recherche en Santé,
Madame la Représentante de l’Académie des Sciences de Guinée,
Monsieur le Directeur de l’ANSS,
Chers amis des médias,
Mesdames et Messieurs,
Nous sommes réunis aujourd’hui dans la salle de conférence du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique à l’occasion du lancement d’essais cliniques, ayant pour objet d’évaluer l’efficacité et la tolérance de produits élaborés en République de Guinée et dédiés à la lutte contre le Coronavirus.
Il s’agit d’une initiative qui s’inscrit dans le cadre de la mobilisation des centres de recherche scientifique pour la recherche d’une thérapie anti-COVID-19, rapidement accessible et scientifiquement acceptable.
Elle est ainsi une réponse à l’appel lancé par le Président de la République, Son Excellence Professeur Alpha Condé, à la mobilisation des acteurs locaux dans la lutte contre le coronavirus.
Mesdames et Messieurs,
Le COVID-19 paralyse la vie sociale et économique depuis plusieurs mois et genère une explosion de financement de projets de recherche et de production scientifique dans le monde.
La base Pubmed recense à date plus de 18 000 articles scientifiques référencés depuis janvier 2020 et selon la revue scientifique Nature, près d’un demi milliard de dollars US consacrés aux études sur le COVID-19 par les organismes publics et philanthropiques.
L’Organisation Mondiale de la Santé répertorie à date plus de 1400 essais cliniques sur sa base de données internationales d’enregistrement des essais cliniques, dont 33 sont réalisés en Afrique.
L’essentiel des essais en cours en Afrique porte sur la chloroquine, l’hydroxychloroquine avec ou sans association avec l’azythromycine, ou les antirétroviraux, à l’exception de quelques rares essais sur les phytomédicaments annoncés sur le continent.
Forte de son potentiel en matière de pharmacopée et de médecine traditionnelle, la Guinée ne reste pas en marge de cette dynamique de valorisation des phytomédicaments et le Gouvernement, à travers le Ministère en charge de la Recherche Scientifique mobilise la communauté des chercheurs à cet effet.
La Guinée souhaite ainsi contribuer activement à la recherche d’une thérapie contre le COVID-19, tout en veillant à l’inscrire dans une démarche scientifique, conformément aux recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé, dont je salue ici la présence de son représentant résident.
Mesdames et Messieurs,
La pharmacopée et la médecine traditionnelle représentent une source importante de données qui méritent d’être explorée.
A cet égard, l’Institut de Recherche et de Développement des Plantes Médicinales et Alimentaires de Guinée sis à Dubréka mène depuis vingt ans des recherches dans les domaines des pathologies bactériennes, virales, fongiques, parasitaires, chroniques et non infectieuses.
Ces efforts ont abouti à plusieurs publications dans les revues internationales, à 4 brevets internationaux, à la production à échelle pilote de phytomédicaments et deux autorisations de mise sur le marché.
Sur la base des résultats ethnopharmacologiques acquis, l’Institut de Recherche et de Développement des Plantes Médicinales et Alimentaires de Guinée sis à Dubréka, avec l’appui de l’Académie des Sciences de Guinée, a procédé à l’évaluation du potentiel thérapeutique de certaines plantes médicinales et alimentaires, qui ont permis d’aboutir à trois projets :
Projet n°1 : L’évaluation de l’efficacité et de la tolérance du Quinquina et d’un phytomédicament « ACAR »;
Projet n°2 : L’évaluation de l’efficacité et de la tolérance d’une médication à base de Cosphérunate et d’un phytomédicament antiviral;
Projet n°3 : L’évaluation de l’efficacité et de la tolérance de l’Artemisia annua.
Ces protocoles sont financés par l’Etat et exécutés sous la surveillance du Comité National d’Ethique pour la Recherche en Santé, conformément au cadre règlementaire en vigueur.
Mesdames et Messieurs,
L’espoir de pouvoir trouver un remède contre le COVID-19, ne doit pas nous faire occulter que cette initiative porte uniquement sur des essais cliniques, afin d’évaluer leur efficacité et leur degré de tolérance.
Il ne s’agit donc pas apriori de solutions thérapeutiques prouvées.
C’est seulement à l’issue de ces essais, que les autorités compétentes pourront se prononcer sur les résultats et les suites éventuelles à donner.
A cette occasion, je me joins au Ministre de la Santé, pour inviter les chercheurs et investigateurs participant à ces essais au respect scrupuleux des protocoles validés par le comité d’éthique.
Nous restons convaincus, quels que soient les résultats auxquels nous parviendrons, que nos chercheurs auront réussi à évaluer scientifiquement des recettes de notre pharmacopée et de notre médecine traditionnelle et auront contribué ainsi aux efforts de recherche dans le monde pour lutter contre cette pandémie.
A ce titre, je voudrais au nom de la communauté scientifique, adresser mes sincères remerciements au Président de la République pour son engagement et son appui personnel, en faveur de la valorisation des ressources locales et particulièrement, à travers la recherche scientifique et l’innovation technologique en cette période de crise.
Mesdames et Messieurs,
Au nom du Président de la République et du Premier Ministre, Chef du Gouvernement, je voudrais adresser mes remerciements et mes encouragements appuyés à l’ensemble des chercheurs et des acteurs participant à cette initiative.
Le Gouvernement, à travers le Ministère en charge de la Recherche Scientifique, reste pour sa part engagé à intensifier ses efforts en faveur de la recherche sur la prévention, l’épidémiologie, la thérapeutique ou encore les implications socio-économiques et sociétales de l’épidémie.
Que Dieu protège la Guinée
Je vous remercie.
- Khader Y. BARRY, Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique
Transmis par la Cellule de Communication du Gouvernement