L’Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest, dans le cadre de son partenariat avec l’Université Catholique de Lyon (UCLY), a organisé une conférence ce jeudi 12 décembre 2019 à Conakry. La rencontre a porté sur le Conseil de Sécurité des Nations Unies. Objectif, interroger cette institution sur son fonctionnement, sa pratique et apporter un certain nombre d’informations par rapport aux difficultés qu’elle rencontre dans la mise en œuvre de son mandat. Mais aussi parler de sa vocation principale de contribuer au maintien de la paix et la sécurité internationale.
Cette conférence de l’UCAO, avait pour thème : « Le conseil des nations unies en procès ». Selon le conférencier, le droit de veto au Conseil de Sécurité des Nations Unies, représente une menace pour la sécurité internationale. Roger Koudé, Professeur de droit international à l’institut des droits de l’homme de Lyon, met en cause certaines des dispositions de l’ONU, notamment en son article 24 et 27.
« À la fois c’est l’organe le plus important dans le système international et le plus important de la sécurité collective. Mais en même temps c’est l’organe le plus décliné en raison de sa prise de position, de son fonctionnement et parfois de son absence par rapport à certaines situations de crises », dénonce le Professeur.
Poursuivant, Roger Koudé, affirme que le droit de veto au Conseil des Nations Unies, est utilisé pour des questions de stratégie personnelle. Pour lui, ce droit détourne le Conseil des Nations Unies de ses objectifs.
« Sur la question du fameux droit de veto, nous contestons même l’existence au vu de la charte, il n’est nulle part fait mention d’un droit de veto. Je conteste son existence, mon souhait est qu’on abolisse cette question, c’est une escroquerie intellectuelle, il est plus réactif que préventif, et réagit rarement dans l’urgence. Le droit de veto ne sert nullement les intérêts de la paix et de sécurité dans le monde », dénonce l’universitaire.
Si le Conseil de Sécurité des Nations Unies, se compose de 15 membres, dont cinq membres permanents, le maître de conférences, s’accentue sur l’abolition de ce droit avec le concours des pays Africains.
« L’Afrique n’a pas intérêt de contribuer à un système de blocage du droit international. C’est pourquoi, ce que nous suggérons est que les pays Africains, se battent pour œuvrer pour son abolition », sollicite Pr. Roger.
Les membres permanents du Conseil de Sécurité des Nations Unies, sont : La Chine, États-Unis d’Amérique, la Fédération de Russie, la France et le Royaume-Uni. Les dix (10) autres membres élus par l’Assemblée générale pour un mandat de deux ans sont : L’Afrique du Sud, l’Allemagne, la Belgique, la Côte d’Ivoire, la Guinée équatoriale, l’Indonésie, le Koweït, le Pérou, la Pologne et la République Dominicaine. À l’occasion de cette conférence, des suggestions ont été faites pour améliorer le fonctionnement de cette institution afin de la rendre plus efficace avec l’évolution du droit international.
Maké FOFANA