Au cours d’un point de presse ce mercredi 13 novembre, Amnesty international a publié un rapport sur les violations des droits humains en République de Guinée. À travers cette publication, l’institution est monté au créneau pour interpeller les autorités guinéennes afin de remédier aux violations des droits humains qu’elle considère récurrentes, d’ici aux prochaines périodes électorales.
Dans son nouveau rapport Intitulé «Guinée: les voyants au rouge à l’approche de l’élection présidentielle de 2020 », Amnesty International constate que les homicides de manifestants, les interdictions de rassemblements pacifiques et la répression des voix dissidents se sont multipliés entre janvier 2015 et octobre 2019. Elle dénonce tout de même l’homicide de 70 manifestants et passants et d’au moins trois membres des forces de sécurité.
« Neuf manifestants ont été tués le mois dernier lors des manifestations contre une éventuelle révision de la Constitution. Les leaders des mouvements pro-démocratie et de nombreux manifestants ont été arrêtés. C’est un affront pour les droits humains et une tentative violente visant à museler la dissidence », a mentionné Marie-Evelyne Petrus Barry, directrice pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique Centrale dans le rapport publié par Amnesty International.
Au regard de ce bilan, si rien n’est fait, prévient l’institution, de telles actions risquent de s’aggraver à l’approche de l’élection présidentielle de 2020.
C’est pourquoi il met en garde le président Alpha Condé contre la montée des tensions politiques surtout, dans un contexte où les craintes que ce dernier ne modifie la Constitution pour briguer un troisième mandat, deviennent vives.
« Les autorités guinéennes doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour apaiser les tensions, protéger les droits humains et sauver des vies avant, pendant et après les prochaines élections. Nous demandons au gouvernement du président Alpha Condé de mettre fin au règne de la peur et de la répression en modifiant la législation relative à l’usage de la force lors de rassemblements publics et en retirant les forces armées militaires des zones de manifestation », prévient l’institut des droits humains.
Ce rapport d’Amnesty international précède celui de l’Examen périodique universel (EPU) de l’ONU sur la Guinée en janvier 2020. Dans ce rapport de ce 13 novembre, la Guinée affiche un sombre résultat dans le cadre du respect des droits de l’homme. Grâce au rapports médicaux et au témoignage sur les circonstances de ces décès, l’Amnesty comprend que sur un total de 70 manifestants et passants tués dans ces quatre dernières années, 59 sont d’origines de la police et de la gendarmerie.
L’institution mentionne également le ciblage des hommes de médias et le cas des 109 morts dans les conditions de détention.
Mariam KANTE