Lundi dernier, le chef du gouvernement a, au cours d’une intervention à la télévision nationale , expliqué ce que sera sa démarche pour l’exécution de l’instruction donnée par le chef de l’Etat pour l’ouverture des consultations nationales. Vraisemblablement, ce n’est pas l’ouverture du dialogue qui est un problème chez l’opposition guinéenne, mais de quoi débattre au cours des discussions? C’est en tout cas la question qui se pose. Pour sa part, Dr. Ousmane Kaba lui, rejette par avance l’appel du premier ministre et réitère son appartenance au FNDC.
Depuis le déclenchement du débat constitutionnel, le président du Parti des Démocrates pour l’Espoir (PADES), a farouchement manifesté son opposition à la modification de la constitution. Et en ce qui concerne l’ouverture des pourparlers, Dr Ousmane Kaba, ne trouve pas de nécessité. Il voit plutôt l’œil trompeur du pouvoir, d’où le rejet par son parti, de l’appel du chef du gouvernement.
« Je me sens solidaire au FNDC et nous rejetons ces consultations parce qu’elles n’ont pas d’objet. Je pense simplement que c’est un piège. Ils sont décidés à faire ce qu’ils ont envie de faire. Je pense qu’il faut mieux les laisser faire sans notre caution, pour dire que nous avons été consultés, alors qu’ils ont déjà décidé d’avancer dans le recul démocratique », a-t-il entamé.
Et de continuer, que l’objectif de cette consultation est de pérenniser le pouvoir du président Condé.
« En réalité, le débat ce n’est pas la nouvelle constitution. Personne ne peut empêcher à un chef de l’Etat le droit de proposer une nouvelle constitution. Le problème c’est que cette constitution n’a pas été proposé à temps. Donc, cette discussion est inutile parce que c’est une discussion pour permettre à un homme d’avoir une présidence à vie », martèle Dr Ousmane Kaba, lors de son intervention chez les GG.
Il y a quelques mois, les députés bénéficiaient d’une prorogation de leur mandat au du parlement Guinéen. Dr. Ousmane Kaba a été le seul à se retirer de l’Assemblée.. Et aujourd’hui, des doutes planent sur la crédibilité de des autres députés qui jouissent de ce prolongement. Sur ce fait, le président du PADES dit avoir passé l’œil observateur.
« J’ai toujours dit que le fait de continuer à siéger à une assemblée déjà périmée, porte un certain discrédit sur notre position. C’est raison pour laquelle j’ai décidé moi personnellement de ne plus siéger à l’assemblée nationale périmée. Et ma position a été très claire, malheureusement je n’avais pas été compris. Maintenant, tout le monde comprend ce que ça signifie. Ça porte atteinte à un tout petit à la crédibilité, mais ceci n’empêchera pas de s’engager au combat contre la nouvelle constitution », précise-t-il.
A l’image de Dr Ousmane Kaba, la lutte contre le changement constitutionnel sera-t-elle un engagement au sein de toute la classe politique ?
Au bout des analyses, l’on s’aperçoit que l’ouverture du dialogue sera aussi un autre moyen pour la mouvance, de mesurer le poids des opposants résistants du régime d’Alpha Condé. La classe sociale y compris les notables, pourront-ils à leur tour maintenir leur résistance ?
Mariam KANTE