La route Coyah-Bangouya devient presque impraticable depuis l’éboulement survenu la semaine, à la suite des fortes pluies qui inondent Conakry et périphéries ces deux dernières semaines. Interpellé par les dégâts causés, le Ministre des Travaux Publics qui s’est rendu sur les lieux, a aussitôt pris une décision. Celle de bloquer toute circulation sur l’axe, de 18 heures à 06 heures du 26 Aout au 2 septembre 2019. Cette mesure prise par Moustapha Naite est différemment accueillie chez les chauffeurs, que nous avons rencontrés dans les différentes gares routières.
Lamine Diallo chauffeur de Bus, pratique la route Conakry-Kankan depuis trente ans. Il connait l’aisance de circuler la nuit. C’est pourquoi il s’oppose à cette décision du ministre des TP.
« Je suis vraiment contre cette décision, nous qui avons les gros engins, nous préférons voyager la nuit, c’est ce qui nous est profitable. A cette heure, les moteurs ne chauffent pas. Aussi, on peut facilement identifier les phares à distance dans la nuit. L’autre avantage, est que les pneus crèvent peu la nuit, et c’est rare d’entendre que les malfrats ont attaqué les bus pendant la nuit. Donc, je suis désolé pour cette décision. L’état n’existe pas en Guinée, chaque année on achète des vignettes. Où vont ces sommes? L’année dernière le pont de Linssan qui avait cédé, cette année encore c’est le pont de Kaka », S’offusque le chauffeur derrière son volant.
Le même cri de détresse est poussé par cet autre chauffeur, qui roule entre Conakry et Nzérékoré: « Je voyageais chaque semaine mais maintenant, je pourrai faire un mois sans voyager depuis la prise de la nouvelle décision. Au lieu de prendre des mesures, il devrait nous prévenir. Moi en tout cas, je n’apprécie jamais cette mesure », lâche Issiaga Sidibé.
Si certains conducteurs trouvent la mesure dure et désavantageuse, d’autres par contre, prennent le contrepied. C’est le cas du Président de l’Union Nationale des Transporteurs Routiers de Guinée. Pour lui, il le fallait pour accélérer les travaux sur le terrain.
« Je ne suis pas contre la décision, dans la mesure où le gouvernement a déployé un gros moyen pour faire la route de Coyah-Dabola. Les travaux vont commencer sous peu de temps, donc je ne suis pas contre cette mesure d’interdiction de circuler entre 18 heures et 06 heures du matin. J’invite plutôt le gouvernement à accélérer les travaux de la nouvelle route Coyah-Dabola », plaide Youssouf Camara, allias BBC.
Les mesures prises par les autorités interdisant la circulation à partir de 18 heures, sur la voie à réparer, crée un sérieux bouchon sur cet axe. Cette interdiction a un impact sur le quotidien des guinéens qui attendent d’avoir des routes praticables depuis une éternité.
Mamady Kansan KOUROUMA