La problématique de la reforme constitutionnelle, mythe et réalité. C’est le thème d’une conférence de presse animée ce jeudi par le président du parti ARENA. A travers cette sortie médiatique, Dr. Sekou Koureissy Condé, détermine enfin la position de son parti face à cette question brûlante de l’actualité sociopolitique de notre pays. A la différence de la position du camp présidentiel et des autres partis de l’opposition, L’Alliance pour le renouveau national, fait une toute autre lecture de la situation.
Cela fait plusieurs mois que le débat sur l’éventualité d’une reforme constitutionnelle, est au cœur de l’actualité politique. Pendant ce temps, l’Alliance pour le renouveau national, est resté silencieux pour attendre qu’une voix officielle se prononce sur le sujet. Pour ARENA, à partir de la dernière déclaration du parti au pouvoir, le débat trouve désormais sa raison d’être.
« Adoption d’une nouvelle constitution, révision constitutionnelle, la réalité, c’est que nous sommes un peuple majeur, capable certainement de discernement et d’objectivité. Mais, nous sommes dans la passion. Elle n’est pas politique seulement, elle est ethnique, pas que ethnique, elle est pécuniaire aussi. Lutte d’intérêt, de positionnement, et cela déstabilise notre société », explique Dr. Sekou Koureissy Condé.
Partant de cette analyse, le président de l’ARENA en même temps ancien secrétaire général du CNT, estime que l’évidence s’impose à tous les acteurs de la vie publique, de faire une lecture approfondie de la constitution actuelle.
« Ceux qui pensent que la constitution du mois de mai 2010, est insuffisante, ils ont raison. Mais ceux qui disent qu’elle est inappropriée, ont tord. Parce que c’était dans les conditions historiques singulières. Nous sommes venus des accords de Ouagadougou qui ont donné des orientations très clairs. Ils ont dit, mise en place des organes de la transition (Organisation des l’élection, écriture, examen et adoption d’une nouvelle constitution et d’un code électoral). Le pays était militarisé et tout ça devrait se faire en 4 mois. Comment on peut parler de référendum dans ces conditions ? », S’interroge le président de l’ARENA.
Pour ce fait donc, le parti ARENA, trouve logique, le débat sur la modification ou la révision constitutionnelle. Mais pour une quelconque proposition de reforme de la constitution, le parti ARENA propose.
« Nous avons tenu à faire représenter toutes les couches socioprofessionnelles. Le référendum n’était pas à l’ordre du jour, mais la constitution, était consensuelle. Soyons fiers de ce que l’on a, avant d’engager ce que l’on veut. Si tu n’es pas très sûr de ce que tu as, ce que tu construis, sera fragile. La constitution de la 3ème république, était une constitution de transition », affirme Koureissy Condé.
L’alliance pour le renouveau national, propose également que le débat soit ouvert à tous, pour se prononcer sur le contenu de la constitution qui va être proposé.
« Que la question se pose aujourd’hui, par rapport à la révision de cette constitution, est un débat juridiquement logique. Et comme le disent les juristes, puisqu’aucune constitution ne définie et ne détermine les conditions, la durée et les mécanismes de son remplacement, ce remplacement peut intervenir à tout moment. Alors qu’elle est notre position par rapport à l’option référendaire, à l’autorisation qu’un président de la république peut avoir pour organiser un référendum. Notre réponse est ‘’Oui’, un président de la république, peut organiser un référendum. Juridiquement, c’est inattaquable », déclare le leader de l’Alliance pour le Renouveau National.
Par ailleurs, Koureissy Condé, s’oppose catégoriquement à un 3ème mandat dans le pays et sous toutes ses formes.
Mamoudou Babila KEITA