Une semaine après l’ouverture officielle, le procès des massacres du 28 septembre se poursuit ce mardi 4 octobre 2022 au Tribunal ad hoc à Conakry. Moussa Tiegboro CAMARA est le premier accusé appelé à la barre. Dès son arrivée, il a été aussitôt demandé par le président du tribunal »vous reconnaissez les faits qu’on vous reproche ? » Non, je ne les reconnais pas, a-t-il répondu.
Ainsi, après cette première question, les avocats de la défense ont demandé la parole et commencé à égrainer les différents manquements constatés dans l’ordonnance de renvoi.
Prenant la parole dans cette phase d’exception, Me Sidiki Bérété l’avocat des accusés Marcel Guilavogui et Cécé Raphaël Haba a déploré la détention prolongée de ses clients. Selon lui, Marcel Guilavogui a fait 12ans 4mois de détention sans jugement. Or, la loi prévoit une détention de 3 mois. Donc, il plaide pour annulation de l’ordonnance de renvoi parce que la procédure n’a pas été respectée.
De son côté, l’avocat de Moussa Dadis CAMARA Maître Antoine Pépé a aussi énuméré plusieurs anomalies dans l’audition et la détentation de son client a la maison centrale de Conakry. D’ailleurs, il estime que l’ex chef de la junte ne doit pas séjourner à la maison centrale de Conakry. Il demande donc au président du tribunal de le libérer ou le garder dans une résidence surveillée, car sa vie est en danger.
Face à ces exceptions, le ministère public s’est défendue en rappelant que les avocats de la défense n’ont demandé la parole après qu’il ait été demandé à l’accusé Moussa Tiegboro CAMARA, s’il reconnaît les faits dont il est accusé. Or dit-il la loi dite qu’on doit présenter les exceptions avant les débats du fond.
Ensuite, d’après l’avocat de Toumba, Maître Paul Yomba dit que son client est malade et doit être évacué pour les soins et ou l’accorder une liberté provisoire. En réponse à cette doléance, le ministère public réplique en enseignant quelques cours de droit aux avocats de la défense. Qu’en matière de procédure pénale lorsque quelqu’un est accusé de viol, meurtres, bref des faits criminels, il devient prisonnier et un prisonnier sa place, c’est à la maison d’arrêt, y compris Moussa Dadis CAMARA malgré son statut de l’ancien chef d’État.
Après l’intervention du parquet, la partie civile prenant la parole a demandé au président du tribunal de rejeter purement et simplement les exceptions soulevées par la défense.
Moussa KEITA