Rififi dans le secteur agricole. Il y a une semaine, le ministre de l’Agriculture a décidé de la suspension de la chambre nationale d’agriculture et la mise en vente des engrais de l’organe aux paysans. Après plusieurs tentatives pour être rétablie dans ses droits, la chambre monte au créneau pour se faire entendre. Elle dénonce des incongruités dans la démarche et attaque sa décision en justice.
Depuis plus d’une décennie, la chambre nationale d’agriculture s’illustre efficacement aux côtés de l’Etat guinéen pour soutenir et promouvoir sa politique agricole. Selon le Président de cet organe consultatif du ministère de l’Agriculture, son organisation s’est même substituée à l’Etat dans l’acquisition et la mise à disposition des intrants agricoles, aux différentes corporations paysannes de l’ensemble du territoire national. Malgré cela, l’actuel ministre de l’Agriculture, décide de leur exproprié de leurs produits et des prérogatives que les confère la loi. À l’origine de cette situation, Elhadj Mamadou Bobo Diallo.
<< A l’entame de la campagne le ministre a dit qu’il a besoin de l’engrais pour relancer le projet coton, je lui ai répondu d’accord mais il faut payer. Ainsi, on s’est entretenu sur ça et on a commencé à livrer. On a livrer jusqu’à 1.100 tonnes sans qu’il me fasse un papier. J’ai donc demandé au ministre d’écrire au ministre de la finance de dire à la banque qu’il nous a prêté et qu’il paiera. C’est quand j’ai arrêté la livraison il a fait une lettre >>
Cette lettre, selon le Président, est la décision de suspension de la distribution des engrais, de la reprise de la commercialisation sous le contrôle du ministre et de la suspension des chambres nationales, régionales et préfectorales. Cette démarche du Ministre de tutelle, est incomprise par les membres de la chambre nationale d’agriculture.
<<A lieu de demander 300 il a plutôt demandé 3200 tonnes pour le projet coton, ensuite 200 tonnes qu’il a envoyé à Matoto je ne sais pour quelle raison et 1000 tonnes pour silicoda. Es-ce une silicoda existe ?>>
Le ministre de la Justice garde des sceaux a du rencontrer les acteurs pour comprendre la situation et trouver un dénouement heureux. Cependant, la décision du ministre est attaquée devant la cour suprême.
Mamadou Babila KEITA