Transition CNRD et les violations graves des droits et libertés, notamment la liberté de la presse. Le groupe Hadafo Médias, malgré les nombreux efforts et sacrifices, met plus de 70 % de ses employés en chômage technique pour des raisons économiques. Cette décision, la première du genre, est la résultante des restrictions imposées à ce groupe de médias et plusieurs autres par le CNRD. A défaut de faire de nous des médias propagandistes, ils ont décidé de nous fermer, en disant, tant pis pour les conséquences.
Guinéennes et Guinéens d’ici et d’ailleurs, nous n’avons plus à vous l’apprendre. Ce que vous avez entendu ou du moins, l’annonce que vous avez vue dans la presse, est bien réelle. Nul besoin de vous poser la question autour de sa véracité ou non.
Votre Hadafo Médias avec sa radio école Espace FM, sa télévision d’une autre planète qui vous permet de regarder mieux l’actualité, avec Kalac radio et télé au service de la culture guinéenne et africaine, la radio de la jeunesse Sweet FM, les antennes régionales au service des communautés dans le pays profond, notamment à Boké, Kindia, Mamou, Labé, Kankan et N’zérékoré, sans oublier les équipes d’Hadafo Event et Hadafo régie, bref, votre empire médiatique que vous avez fait construire il y a 17 ans par vos enfants, par vos petits-enfants, par vos frères et sœurs, n’est plus en même de continuer à vous servir comme il en a l’habitude.
La raison est toute simple. Plus de 70 % de ses travailleurs et travailleuses, c’est-à-dire, plus de 200 journalistes et techniciens, à Conakry et à l’intérieur du pays, vont devoir désormais rester à la maison. Oui, ils vont rester à la maison parce que leur entreprise, le Groupe Hadafo Médias, n’est plus en mesure de les payer.
Vous allez certainement vous poser la question, pourquoi ? Sans détour, cela est lié à la restriction grave, la censure démesurée, la violation extrême de la liberté de la presse que nous subissons depuis plusieurs mois.
La transition nous a enlevé le droit de parler, mais nous avons résisté. Elle nous a contraints à leurrer pour faire croire qu’on est heureux, mais nous ne nous sommes pas pliés. La transition nous a brouillé mais nous avons continué à travailler. Elle nous a retiré des bouquets de diffusion, mais nous avons décidé de ne pas fermer. Finalement, la transition a décidé de nous enlever nos sources de financement.
Depuis des mois, la misère nous fait pleurer, mais cela ne les rend jamais malheureux. Notre responsabilité et notre vocation de servir la République, nous obligent à ne pas abandonner. C’est pourquoi, nous avons continué à parler même si nous ne sommes pas écoutés. Nous continuons à espérer mais jusque-là, rien n’a changé.
Contre la force des arguments de nos médias, la transition a choisi d’opposer l’argument de la force pour nous agoniser avant de nous tuer.
Guinéennes et Guinéens, sachez désormais que vos frères et sœurs, vos filles et fils qui sont obligés de rester à la maison sans travailler, sont les chômeurs de la transition du CNRD.
A nos épouses, époux et parents, si nous n’arrivons plus à assumer nos responsabilités de pères et de mères de familles, à payer les scolarités de nos enfants, les ordonnances médicales, la location de nos maisons, les factures d’eau et d’électricité, c’est parce que la transition a décidé de nous enlever notre travail et par ricochet, notre dignité désormais bafouée.
Pendant ce temps, elle se sert des sbires pour nous tympaniser avec des refrains mal composés : refondation malheureusement sans fondation ; rectification sans aucune clarification ; le repositionnement sans aucune position fiable.
Où allons-nous ? Le peuple vous regarde !
Mamoudou Babila KEITA