Mise en place en décembre 2021, pour lutter contre les crimes économiques et financière, la CRIEF peine toujours à rassurer les guinéens sur son intégrité face à la problématique. Ce jeudi, en marque de l’installation du nouveau président de ladite cour, le ministre de la justice, a vivement critiqué le manque de professionnalisme des magistrats qui s’y trouvent.
Depuis la création de la Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières, de nombreux citoyens dénoncent le manque de probité de plusieurs magistrats qui y sont nommés, notamment au niveau de son parquet spécial. Finalement, c’est le ministre de la justice lui-même qui confirme les accusations. Selon Charles Wright, il dispose des vidéos montrant certains d’entre eux récupérant des pots-de-vin. Un aveu que le Conseil de l’ancien président de l’assemblée nationale a jugé inopportune.
« Il est ministre de la justice, la loi lui confère un certain nombre de prérogatives. Lorsqu’il est informé de ces faits, il lui appartient de mettre en mouvement la procédure disciplinaire qui s’y est. Mais malheureusement ce discours a été tenu je ne sais pas pour quel intérêt, ce n’était ni le lieu ni le moment », estime Maître Lancéi 3 Doumbouya, avocat de l’honorable Amadou Damaro Camara.
Poursuivant, il estime que les commentaires du ministre renforcent leurs préoccupations et soulignent qu’ils ont formulé des critiques similaires par le passé. Malgré cela, il garde espoir que son client sera libéré dans les plus brefs délais.
« C’est ce que nous avons toujours dit, nous avons beaucoup parlé. Si c’est le ministre de la justice qui doit encore continuer à parler, je pense qu’il y a des problèmes réels et sérieux. Nous gardons quand même de l’espoir, ajoute Maître Lancéi Doumbouya.
L’avenir dira si les affirmations du ministre de la justice peuvent avoir un impact positif sur le fonctionnement de la CRIEF. En attendant, certains dossiers visiblement juridico-politiques, stagnent pendant que des pratiques de corruption et de détournement continuent de s’opérer de plus belle sans que les acteurs concernés ne soient inquiétés.
Alseyni BARRY