Depuis l’incendie du dépôt de pétrole de Kaloum, les pêcheurs artisanaux souffrent le martyr pour avoir de l’essence, afin de carburer leurs pirogues pour aller à la pêche. Ils sollicitent l’intervention de l’Etat afin d’alléger leur difficulté.
Depuis maintenant trois semaines, les activités de la pêche artisanale sont impactées à Conakry, du fait que les pêcheurs ont du mal à trouver de l’essence dans les stations-services avec des bidons qui servent de réservoir pour leurs pirogues. Au port de Kaporo où notre rédaction a effectué une visite ce mardi, toutes les pirogues sont garées faute d’essence.
« Au niveau du conseil des ministres, c’est là-bas qu’on prend toutes les décisions. Si les autres défendent leurs secteurs, pourquoi notre ministre ne défend pas notre secteur aussi ? Et pourtant nous, la quantité de carburant qu’on consomme, seuls les véhicules des services de sécurité peuvent consommer la même chose », affirme Marouf Soumah, chef de port.
Mohamed Bangoura, pêcheur évoluant dans le même port depuis plusieurs années, soutient que si rien n’est fait dans les jours à venir, le marché guinéen n’échappera à une pénurie du poisson.
« Avec cette situation qui perdure comme ça, il faut s’attendre à un manque de poisson sur le marché à Conakry. Surtout la catégorie de poisson que nous les pêcheurs du secteur artisanal péchons. Donc, à l’Etat de prendre ses responsabilités ».
Kadiatou Kalaban, est venue acheter du poisson. Depuis 3 jours, elle vient et repart avec ses amies les bols vides. Elle fait une invite à l’Etat.
« Nous, nous sommes au bord de la mer ici, voici nos pirogues. Ça fait 3 jours que nos pirogues ne sont pas sorties par manque d’essence. Nous ne savons pas si notre ministre de la pêche évalue les difficultés auxquelles nous faisons face ».
Si le gouvernement ne permet pas à ces pêcheurs artisanaux d’acheter le carburant dans leurs bidons, ceux du port de Kaporo ne paieront pas de taxes dans les jours avenir, a menacé le chef du port.
Boubacar Robbie BARRY