Nous voici en 2024. Comme il est de tradition, à l’image des autres chefs d’Etat, le Colonel Mamadi Doumbouya, a adressé ses vœux de nouvel an au peuple de Guinée. L’occasion a été mise à profit pour dresser le bilan annuel des actes posés en 2023 et faire des annonces comme projections dans le futur. Malheureusement, les scénarios cauchemardesques de la nuit du réveillon et le film du lendemain, ont empêché la lecture de cette adresse à la nation du géant providentiel du 5 septembre 2021. Maintenant, il est temps de le lire !
Enfin, nous voici à l’analyse du discours Président de la transition. Une analyse objective et non subjective. Une observation critique et non sémantique. Bref, un décryptage citoyen pour coller les mots à la réalité. Disons, à la vraie réalité.
Dans son adresse à la nation, le chef de la transition a voulu exprimer au peuple souverain de Guinée, y compris ceux établis à l’Étranger, sans oublier les personnes alitées qui souffrent du poids de la maladie, et même à ses frères d’armes, dit-il, en mission pour défendre la liberté et la démocratie, ses vœux de bonne et heureuse année 2024.
Ces vœux se doivent d’être traduits en réalité. Le peuple souverain auquel il s’est adressé, depuis plusieurs mois, cherche à se faire entendre auprès de lui sans succès. Des malades alités en quête de santé, depuis 2 ans, n’ont pas la liberté d’aller se faire soigner. La liberté et la démocratie que ses frères sont allés défendre dans d’autres pays, sont aussi censées exister chez lui.
Malheureusement, les libertés se trouvent être piétinées et la démocratie confisquée. Les meilleurs vœux de bonne année, seraient d’écouter son peuple pour être aussi écouté et admiré. L’internet qui est coupé doit être libéré et que les ondes brouillées soient déverrouillées.
Les télévisions coupées doivent aussi être autorisées à fonctionner pour être regardées afin que les populations soient informées.
Que les alités dont la liberté est confisquée, soient autorisés à être évacués et revenir en santé pour être jugés.
Que les libertés piétinées soient autorisées et protégées et que la démocratie confisquée soit libérée pour être exercée en toute tranquillité et responsabilité à la volonté du peuple.
Dans le même discours, l’homme providentiel a souhaité une année de paix, de prospérité, et surtout de santé, afin de poursuivre dans la sérénité, la concrétisation de nos aspirations profondes pour notre pays.
Monsieur le président, il ne faut surtout pas oublier que la paix se nourrit du pain.
Et la prospérité ne se ressent que dans la solidarité.
La concrétisation de nos aspirations profondes passe aussi par l’élimination des inégalités sociales constatées entre les gouvernants et gouvernés.
Dans la même adresse, le Président de la transition a réitéré solennellement son attachement indéfectible à la promotion du vivre-ensemble, au dialogue et à la paix ainsi que sa disponibilité à toujours apporter sa pleine contribution à l’avènement d’une Guinée émergente, plus solidaire, plus sûre et tolérante.
Pour créer l’harmonie entre cette volonté et la réalité, monsieur le Président, il faut impliquer toutes les sensibilités.
La Guinée solidaire ne se construira que par le bannissement de la haine et du rejet de son prochain. La tolérance aussi doit s’exprimer dans la justesse et dans l’exemplarité et dans le strict respect des droits de chaque citoyen.
Le dialogue doit exister entre les autorités et les opposés. La transition est égale à la discussion dans l’inclusion sans confusion mais avec des concessions dans l’acceptation après renonciation à des positions. Cela en faveur des propositions de solutions sans effusion ni détention.
Il permet de restaurer la confiance et d’aller à la reconstruction des institutions sans pression, afin de permettre le retour à l’ordre constitutionnel sans aucune tension ni manipulation ou manifestation dans l’intérêt supérieur de la nation.
Mamoudou Babila KEITA, Journaliste.