L’ancien Coordinateur du FNDC, Abdourahamane Sanoh, revient sur la scène. A la tête de la plateforme Citoyen Pour la République (CPR), il a animé ce jeudi un point de presse à Conakry sur la conduite de la transition. Dans sa lecture de la situation sociopolitique du pays, l’activiste déclare sans ambages qu’il y a une réelle volonté de confisquer le pouvoir.
Dans une lettre ouverte adressée au Président de la transition, Abdourahamane Sanoh, se montre très inquiet de la conduite du pays.
« Vous savez, les pouvoirs lorsqu’ils ont le dos au mur et ne parviennent plus à trouver les bonnes solutions aux vrais problèmes, ils ont tendance à aller vers la radicalisation et c’est vraiment dommage. Aujourd’hui, tous les actes indiquent que les militaires ont du mal à quitter le pouvoir. Le CNRD, apparemment, à travers les signaux qu’il donne et les avis qu’on peut recueillir, on peut dire clairement qu’on a aucune visibilité de ce qui se fait. Mais ce que je vais dire à tous, il ne faut pas qu’on accepte que quelqu’un contrôle notre liberté et surtout lorsqu’on veut le faire par la force. Parce que la liberté c’est notre dignité, si on perd cela, la vie n’a plus de sens », a déclaré l’ancien Ministre sous la transition du CNRD.
Deux ans après l’arrivée au pouvoir du CNRD, les actes posés ne concourent nullement au respect du chronogramme, par ricochet, au retour à l’ordre constitutionnel d’où la crainte exprimée par l’ancien Coordinateur du FNDC.
« Nous savons tous que la junte s’est donnée une durée de trois ans et la CEDEAO s’est accommodée à cela. Maintenant, nous allons vers la fin de ces trois années-là, ils ont déroulé un chronogramme à partir du moment où on va vers la fin, tout le monde s’attend à ce que cette fin soit la traduction de ce qui nous a été proposé. Mais de plus en plus, on ne voit pas trop de choses qui sont en train d’être faites pour nous permettre de constater le respect de cet engagement. Donc, cela inquiète une bonne partie de la population et la conclusion qu’on peut tirer de cet état de fait assez clairement, c’est qu’il n’y a pas une réelle volonté politique de sortir de la transition. Et cela est extrêmement dangereux », déplore Abdourahamane Sanoh.
Dans cette lettre ouverte, l’ancien Coordinateur du FNDC, rappelle au colonel Mamady Doumbouya qu’une sortie heureuse de cette transition est de son entière responsabilité. Pour sortir de l’impasse, il l’invite à ouvrir un dialogue franc et sincère. Aux citoyens, l’activiste les invite à plus de vigilance puisque selon lui, l’heure est grave.
ML Yans