La Guinée d’hier et la Guinée d’aujourd’hui. Nous voici deux mondes d’un même territoire, diamétralement opposés par leurs habitants, mais semblables par les réalités. Une chose est certaine, la Guinée d’hier, quoi qu’on puisse dire, était un pays de merveille de par les valeurs qu’incarnaient nos devanciers de l’époque ancienne. Malheureusement, celle d’aujourd’hui, est devenue le cimetière des valeurs, des espoirs ratés et des rendez-vous manqués. A qui la faute ?
De l’indépendance à nos jours, la superficie guinéenne est de 245.857 Km2. La position géographique n’a jamais changé et la population reste la même qui s’accroît de jour en jour.
La Guinée. C’est ce pays qu’on appelle scandale géologique à cause de l’immensité de ses ressources du sol et du sous-sol. En hydrologie, il nous a été enseigné que notre pays est le château d’eau de l’Afrique de l’Ouest par le fait que tous les fleuves de la sous-région y prennent leur source.
Au-delà, la Guinée est ce pays qui dispose de plus de 13 millions d’hectares de terre cultivable et plus de 300 km de côte maritime. Le pays dispose d’une forte pluviométrie que d’autres contrées n’ont jamais connue. Le soleil, on n’en parle pas.
Donc, le Guinéen ne dira jamais que Dieu nous a privé de telle ou telle ressource qui fait que notre pays n’arrive toujours pas à décoller. A l’avènement de chaque régime, le Guinéen s’apitoie sur son passé comme si on venait de le sortir des décombres d’un séisme ou qu’il venait d’être sauvé dans une éruption volcanique.
En français facile, de l’indépendance à nos jours, le Guinéen ne s’est jamais fatigué de se plaindre de ses dirigeants. De Sékou Touré à Alpha Condé, en passant par Lansana Conté, le Capitaine Dadis et Sekouba Konaté, aucun d’entre eux n’a été bon selon le Guinéen. Malheureusement, c’est l’obscurité de la nuit qui se plaint de la lumière de la journée. Nos procès tendancieux et souvent maladroits se font toujours à la chute des régimes.
Pourtant, à l’avènement de tous les régimes, chacun de ces présidents a été adulé et adoubé comme des êtres providentiels. Le Colonel Mamadi Doumbouya qui dirige aujourd’hui les destinées de notre pays, ne fait pas exception à cette règle propre aux Guinéens. Nous l’avons vu le 5 septembre 2021.
J’espère qu’il est conscient que les Guinéens ne tarderont pas à faire lui aussi son procès à la fin de sa gouvernance. Sa peine pourrait même être plus sévère que celle de ses prédécesseurs.
Le pire dans ces procès populaires des Guinéens contre les anciens Présidents, se manifeste à travers des personnes qui ont été des proches collaborateurs et des soutiens inconditionnels pendant leur règne.
Et si cette attitude hypocrite et honteuse était en soi le vrai problème qui empêche ce pays d’amorcer le véritable processus de développement dans la démocratie ?
Et si le Guinéen lui-même s’arrêtait un moment pour faire son propre procès sur ses agissements personnels en public et en privé ?
Il est temps que chacun de nous marque un arrêt pour réfléchir à la situation de notre pays, mais surtout, que chacun identifie et reconnaisse sa propre responsabilité, pour qu’enfin découle une prise de conscience.
Le mal de notre société est dû à l’enfouissement de nos valeurs humaines et morales. La dignité, l’honnêteté, la sincérité, le patriotisme et tant d’autres, l’emportent peu dans notre société de maintenant.
Il est temps d’y prendre conscience pour qu’on arrête de culpabiliser les autres pour des fautes que nous avons-nous-même commises.
Le problème de la Guinée c’est le Guinéen lui-même.
Mamoudou Babila KEITA
Merci mon frère Babila. Tu as mis le doigt sur une partie du problème. Bon courage.
Très belle plume surtout ne change pour rien