Tous ceux qui vous soutiennent aujourd’hui, s’ils n’ont plus rien à manger demain, ce sont les mêmes qui vont prendre des cailloux pour vous cogner. Il faut bien travailler et quitter à temps avant d’être renvoyé parce que ceux qui vous applaudissent aujourd’hui, seront les mêmes qui vous diront demain, (on a aimé ce que vous avez fait, mais on veut d’autres choses et si vous ne pouvez pas, dégagez.)
Le CNRD a interdit tout mouvement de soutien et a mis un numéro vert à la disposition des citoyens dans un communiqué qui a été rendu public samedi,11 septembre 2021.
Dans la 𝐂𝐇𝐀𝐑𝐓𝐄 𝐃𝐄 𝐊𝐎𝐔𝐑𝐎𝐔𝐊𝐀𝐍 𝐅𝐎𝐔𝐆𝐀, l’𝐀𝐫𝐭𝐢𝐜𝐥𝐞 23 dispose : « ne vous trahissez jamais entre vous. Respectez la parole d’honneur ».
Vous avez été acclamé comme un héros, un sauveur, un espoir du peuple. Donc, pour votre honneur et l’honneur des membres du CNRD, vous devez respecter la parole donnée au peuple de Guinée et annuler le concert du 05 septembre 2023. La date du 05 septembre est à la fois une date de joie et de tristesse.
– La joie parce que certains guinéens étaient privées de leur liberté, leur droit le plus élémentaire était violé par le pouvoir défunt. Quelques exemples : droit de manifester, l’interdiction de sortie du territoire opposée à certains acteurs, etc.
– La tristesse, parce que certaines familles ont perdu des siens, pères, fils et amis et autres.
Pour le parti RPG arc-en-ciel, spécialement, c’est une date douloureuse, qui a occasionné la perte du pouvoir de leur champion l’ex Président Professeur Alpha Condé.
À mon avis, cette date historique de notre chère nation, doit être commémorée sous l’angle de la prière pour les nouvelles autorités du pays et pour les victimes du 05 septembre. Cela peut aider pour le raffermissement de la cohésion sociale et l’unité nationale. Cette manière permettrait la réussite de la Transition dans l’intérêt général.
Cher Président, on se souvient de votre premier discours du 05 septembre à la RTG, vous avez dit ceci :
« La justice sera la boussole qui orientera chaque guinéen. » Tout a commencé par cette phrase. Il en résulte des dérivés comme « la justice sera la boussole de la transition » ou « la loi sera la boussole de la transition ». Deux ans après, la justice ‘’boussole’’ est plutôt devenue une arme redoutable de la junte.
La CRIEF est devenue la Cour de tous les cauchemars pour les anciens dignitaires. On peut citer, notamment l’ancien Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana, l’ancien président de l’Assemblée nationale Amadou Damaro Camara, tous malades et hospitalisés. Les magistrats leur refusent l’autorisation d’aller se soigner, pourtant, c’est leur droit le plus élémentaire, qui est à la fois un droit constitutionnel et un droit international. « Droit à la santé » les magistrats qui violent les dispositions constitutionnelles, les conventions internationales et les traités internationaux relatifs aux droits de l’Homme ».
D’une justice volubile à l’arrivée au pouvoir du CNRD et par la nomination de Charles Wright aux postes de procureur général puis de Garde des sceaux, ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, la justice guinéenne est devenue outrageusement plus communicante que jamais. Chaque jour presque, il y a de nouvelles communications sur une ou des dossiers judiciaires, au point que l’Association des magistrats de Guinée est finalement montée au créneau pour dénoncer ouvertement les communications intempestives du Garde des sceaux.
« Des actes censés être des pièces à verser aux dossiers de procédures judiciaires n’ont nullement leur place sur les réseaux sociaux à partir du moment où les moyens appropriés en termes de communication judiciaire sont connus », rappelait l’Association au ministre de la Justice. C’est le cas tout récemment de la suspension illégale et illégitime du juge Moussa Camara et du substitut du Procureur de la République, Ce Avis Gamy dans l’affaire dame Asmaou Diallo. L’association des magistrats de Guinée, dénonce l’immixtion du ministre Alphonse Charles Wright dans le pouvoir judiciaire.
Pourtant, trois ministres se sont succédés à la tête du ministère de la Justice en moins de deux ans.
Est-ce les hommes qui ne sont pas bons ou c’est le cadre de travail qui est mauvais ? En tout cas, le ministère de la Justice est celui qui a connu le plus de ministres en moins de deux ans de règne du CNRD. La notaire Fatoumata Yarie Soumah, en désaccord avec le tout-puissant Secrétaire général de la Présidence, a été précocement limogée, deux mois seulement après sa nomination. Son remplaçant, l’avocat Moriba Alain Koné, n’aura passé que huit mois à la tête du département avant d’être débarqué et remplacé par le tonitruant magistrat, Charles Wright. Celui-là même avec qui il était en désaccord sur certains dossiers. Le ministre Charles Wright a fait un an et deux mois à la tête du Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme Guinée.
En deux (2) ans de Transition, le constat est triste dans le secteur de la justice, le bilan est catastrophique et la situation est très inquiétante avec des actes de règlements de compte.
Outre ce fait, il faudra tout de même saluer la résilience du peuple guinéen qui a ténu face aux effets néfastes de l’injustice infligées à notre pays par la faute du ministre Charles Wright, résolument engagé sur la voie de la confiscation, l’infantilisation, la théâtralisation, l’immixtion et l’intimidation des magistrats et du pouvoir judiciaire.
Depuis 1958 à nos jours, les magistrats guinéens n’ont jamais grevé. À quoi sert un ministre de la justice sans justice ?
Libérés par la junte, des leaders du Front National pour la Défense de la Constitution, sont répartis en prison sous la même junte. La lune de miel entre le CNRD et le FNDC n’aura duré que quelques mois avant que le divorce n’advienne inévitablement.
Aujourd’hui, la justice guinéenne est à genoux.
La justice guinéenne sous Alphonse Charles après un an, n’a été qu’un échec entaché de lacunes du sacré Charles Wright à la tête du ministère de la justice. C’est le vrai visage actuel de la justice.
La boussole est devenue un désespoir, un désenchantement, une désolation, un mécontentement, un instrument de persécutions, de menaces, d’intimidations et de chantages contre les magistrats. Il a fini par museler toute la justice.
Les analystes juridiques critiquent outrancièrement l’inaction du ministre de la justice. Comme disait le Secrétaire général du l’AMG Abdoulaye Israël Kpoghomou : « les publications intempestives des actes de procédures, injonctions, ainsi que des actes administratifs, arrêtés de suspensions des magistrats, sur les réseaux sociaux, au mépris répété de la loi, la volonté de traumatiser les magistrats, de les humilier et de les soumettre coûte que coûte, constituent aujourd’hui des indicateurs sérieux qui doivent alerter les autorités de la transition sur la volonté du Garde des sceaux de réécrire l’histoire de la justice guinéenne».
Aujourd’hui, le constat est amer, car le ministre Charles Wright au-delà des résultats médiocres et de la non concrétisation de la politique pénale du gouvernement axée sur l’application de la loi, donne un sentiment d’échec et de régression.
Comme disait le journaliste Talibe Barry : »il faut une dewrightisation de la justice Guinéenne » avec ces différentes sorties médiatiques ratés.
Hier, fidèle à sa vocation de défendre la loi même au prix de sa vie, Charles Wright est devenu l’apôtre de l’injustice et de honte.
Comme le dit un adage Malinké : « C’est quand le baobab tombe que les chèvres broutent ses feuilles ». Le ministre Charles Wright est un véritable danger pour la justice guinéenne et pour la transition. Si les Guinéens refusent encore d’accepter l’existence de Dieu, nous devons au moins être capable de regarder dans la bonne direction pour puiser dans notre histoire récente.
Comme le dit un proverbe : « La victoire a des pères, mais la défaite est orpheline ». Monsieur le Président, si vous ne prenez pas garde, vous serez le seul responsable devant l’histoire. Le rappel profite au croyant. Le Président Mamadi Doumbouya doit limoger son ministre de la justice avant qu’il soit trop tard.
Aujourd’hui, Alpha est en Exil; Dadis à la barre. Qui sera le prochain ? Que Dieu sauve la guinée.
Le temps est le meilleur juge.
Faisons du mérite quelque chose de beau et de grand.
Billy KEITA, citoyen libre