C’est une dérive de trop qui se fait sentir sous le régime militaire de Conakry. Après avoir réussi à diviser la classe politique entre les soutiens et opposants du CNRD, réduit au silence les acteurs sociaux avec à la clé de graves violations des droits de l’homme, des libertés publiques et individuelles, la presse Guinéenne est désormais la nouvelle cible à abattre. Depuis quelques jours, des pratiques rétrogrades visant à faire taire les médias, sont entreprises par les autorités actuelles. Pendant qu’on assiste au démentiellement des installations de certaines radios, d’autres connaissent le brouillage de leurs signaux. Au même moment, des journalistes sont violentés par des hommes en uniforme en marge des manifestations et d’autres se font convoquer par la Haute Autorité de la Communication.
Après ceux du groupe Djoma Médias et Fréquence Médias, c’est au tour du groupe Hadafo Médias de se pointer devant la HAC pour répondre à une convocation. Les chroniqueurs de l’émission « Le Before GG » sont les principaux concernés. Ils sont attendus dans les jours à venir pour avoir donné la parole au féticheur qui a prédit la chute du régime du Colonel Mamadi Doumbouya. La liberté de ton, d’expression et d’opinion est dorénavant menacée.
L’heure est grave et l’inquiétude est grandissante au sein de la presse Guinéenne ou la gardienne de la démocratie et de l’Etat de droit. Il y a quelques jours, la direction du groupe Afric Vision nous informait du débranchement de ses installations techniques sur le site de Koloma. Les auteurs se sont présentés au nom de l’Autorité de Régulation des Postes et Télécommunications (ARPT). Dans la foulée, le groupe fréquence médias et d’autres radios, ont fait part du brouillage de leurs signaux. Malheureusement jusque-là, les médias concernés disent ignorer les raisons de cette action liberticide.
Alors que toute la corporation s’interroge sur ce qui est en train de se passer, plusieurs journalistes du groupe Djoma Médias et Fréquence Médias, ont été convoqués par la Haute Autorité de la Communication (HAC). Il leur est reproché des manquements dans la conduite de certaines de leurs émissions.
A la suite des deux médias, le Groupe Hadafo Médias de Lamine Guirassy, est aussi convoqué à se présenter à la HAC dans les jours à venir. Ceux sont les chroniqueurs de l’émission « Before GG » qui sont concernés.
Selon les informations, la HAC leur reproche d’avoir donné la parole à un féticheur qui prédit la chute de la junte du Colonel Mamadi Doumbouya.
Visiblement, la liberté d’expression va désormais être censurée dans les médias. La décision est déjà prise en Conseil des ministres pour fermer tout média qui va être indexé d’avoir tenu des propos que le gouvernement jugera contraire aux principes d’éthique et de déontologie. En tout cas c’est ce qui ressort du compte-rendu du ministre Porte-parole du gouvernement.
Par ailleurs, plusieurs sites d’informations sont actuellement inaccessibles et l’internet aussi connaît une restriction ce, depuis la réquisition de l’armée pour la gestion des manifestations des Forces Vives de Guinée.
Mamoudou Babila KEÏTA