Dans un coin de rue de Taouyah juste au niveau du Camp Kankoura, Abdoulaye TOURE est en pleine activité avec le bois de Karité pour taper les habits. Une force physique dosée à une fine technique pour polir, donner l’éclat et rendre les vieux habits neufs. Selon lui: « Si tu tapes, l’habit brille et devient beau. Tu peux taper un vieux habit de 3 ans ça devient tout neuf.»
Parfois, ils s’y mettent à 2, pour être plus rapide, plus efficace et à chaque étape, des plies pour ne pas déformer l’habit ou le tissu. « On tape, on plie et le client rentre satisfait. Nos prix sont abordable», affirmé Kaou Mamadou, taper de Bazins.
Cependant, le marché est devenu difficile à cause de la concurrence féroce avec les bazins venus du Mali et des contrefaçons appelé fareyaré. Eux, qui avaient l’habitude de passer les dernières nuits du ramadan à travailler, sont obligés de rentrer bien avant la tombée de la nuit.
« Avant, on gagnait vraiment. Mais depuis que les bazins de Bamako ont commencé d’être envoyés en Guinée, tous les contrats partent chez eux. Ensuite les fareyaré sont venus, depuis lors, on a plus eu de contrat », s’indigne Abdoulaye TOURE, tapeur de Bazin
La dépense devient une pitance difficile à obtenir. A 3 jours de la fête du Ramadan, la clientèle devait se bousculer, ce n’est plus le cas. Les teinturières ne travaillent presque plus. Sur une cinquantaine de femmes, juste une femme est venue au travail aujourd’hui.
« C’est difficile, il n’y a plus de travail, il n’y a rien, aucun mouvement. Depuis l’an 2000, je suis dans ça. On est plus de 50 ici, mais ils sont tous à la maison, il n’y a pas de boulot » se lamente Néné Gallé DOUMBOUYA, teinturière.
Au-delà de ce manque de clientèle, s’ajoutent des hangars vétustes qui servent de locaux. Ainsi, le besoin devient énorme.
Alseny BARRY