Un citoyen du nom de Lanceï Keïta, marié à deux (2) femmes et père de 10 enfants, vient d’être tué par des soldats de la base militaire de Soronkoni, sous-préfecture de Baro, située à une trentaine de km de la ville de Kankan. L’incident s’est passé dans la nuit du vendredi aux environs de 21h.
Selon un habitant du village, témoin oculaire du drame, c’est un groupe de militaires à bord d’un pick-up qui a surgit de nulle part pour ouvrir le feu sur eux alors qu’il revenait d’une mission du président du district Amara Sangaré. Sur place, c’est Lanceï Keïta qui a été gravement atteint par balle au niveau de son genoux.
Transporté à l’hôpital du camp Soundiata KEITA de Kankan, il finira par être évacué à Conakry, où rendra l’âme hier samedi au Camp Samory. Le corps a été réembarqué en direction de Kankan.
Dans la journée du samedi, la hiérarchie militaire de Kankan s’est rendue au chevet de la notabilité du village pour leur exprimer leur compassion et leur désolation. Malgré les habitants vivent en ce moment dans la plus grande consternation et indignation.
Pour rappel, le camp militaire de Soronkoni est installé sur un ancien site de la société Astaldi qui a construit la nationale Kankan-Kouroussa. Les déchets de bitume déversés dans les environs du camp et liquéfiés par la haute température de la région, auraient tué plusieurs bœufs des habitants du village.
Vendredi dernier, c’est un veau qui a encore été découvert bloqué dans ces goudrons liquéfiés. Aucune possibilité de lui sauver la vie. C’est un ainsi que le Président du district a ordonné à son fils et d’autres jeunes, notamment le défunt Lanceï qui était boucher de profession, d’aller immoler l’animal et ramener la viande au village, le temps de retrouver son propriétaire à travers la marque de tampon sur sa peau.
C’est de retour de cette mission, juste dans les environs du camp situé à quelques 100 à 200 mètres du village, que les jeunes ont eu la malheureuse surprise des militaires.
Aujourd’hui à Soronkoni, c’est un sentiment d’hostilité, d’indignation et de peur qui règne à Soronkoni. La population qui dit avoir été en sécurité depuis la mise en place de cette base militaire, s’estime désormais en danger avec le sentiment d’insécurité qui les domine depuis maintenant plusieurs mois. Cela à travers des pavanements des militaires à longueur des journées avec des armes à la main.
Une scène semblable s’est aussi produite hier nuit à Wonkifong aux environs de 20h-21h dans la préfecture de Coyah. La victime aurait reçu une balle dans la tête avant de rendre l’âme sur place.
Nous y reviendrons.
Mamoudou Babila KEITA