C’est extraordinaire. Sur la dépouille de l’ex-première dame à la grande mosquée de Kankan, aucun imam de la ville n’a dirigé la prière. Alors que le grand imam Elhadj Karamo Bangaly Kaba était bien présent en compagnie d’autres imams de la ligue Islamique régionale, préfectorale et communale, c’est le grand imam de Conakry qui prendra la responsabilité pour diriger la prière mortuaire.
Kankan est la seule ville de la Guinée à être appelée « cité sainte » ou encore « Nabaya » pour la forte domination musulmane, pour son hospitalité et pour avoir abrité plusieurs personnalités religieuses de très grande renommée comme Cheick Fanta Mady Chérif dit Karamo Sekouba, Karamo Taliby Kaba, Elhadj Senkoun Oulén Kaba et tant d’autres.
Depuis l’époque de ces anciens à nos jours, les personnalités publiques surtout ressortissants de la ville, y ont toujours été honorées à leur vivant et à leur mort sans aucune distinction.
Contrairement cette tradition, c’est un fait nouveau qui s’est produit ce dimanche à Kankan aux funérailles de dame Hadja Djènè Kaba. Malgré son appartenance à la ville de par sa lignée et son statut de première dame, c’est le grand imam de Conakry Elhadj Mamadou Saliou Camara qui va diriger la prière sur son corps face au refus de celui de Kankan.
Selon les informations, Elhadj Karamo Bangaly Kaba, aurait motivé sa décision par le fait qu’il s’agissait d’une femme mariée dont l’époux a été mis en retrait de force par les autorités du CNRD. Or, selon les prescriptions islamiques, le corps d’une femme mariée appartient à son mari. C’est sous son autorisation que l’imam dirige la prière sur son corps en compagnie des fidèles musulmans.
Sekou Bourgeois CAMARA, depuis Kankan
Comme tu ne connais pas Kankan Nabaya, tu écris n’importe quoi. A kankan, l’étranger ou la personnalité remarquable est automatiquement désigné, soit pour prier sur un corps, soit pour diriger une prière. Mais celui qui n’est pas né dans un grand milieu comme Kankan ne peut pas le savoir.