Des voix se lèvent dans la cité, les gens disent sur la toile que si le dossier de Dalein à la Crief est mis de côté pendant que l’on juge les dignitaires du RPG, alors ça ne marchera pas. Il faut alerter les autorités et les religieux et hausser le ton pour dire qu’il n’est pas question d’abandonner le dossier Dalein et juger les cadres du RPG, car ce sont tous des dossiers judiciaires de même nature.
À date, personne n’est coupable et personne n’est condamné. Ils bénéficient tous de la « présomption d’innocence » au même titre.
En effet, dans l’intérêt de la nation, pour vivre en paix et dans la cohésion sociale, il est important que les autorités et les religieux veillent traiter les dossiers de façon équitable et non faire du deux poids deux mésures. Soit qu’ils plaident pour leur mise en liberté sous contrôle judiciaire (tous sans exception) pour continuer à suivre leurs procès,l ; ou alors, plaider pour leur relaxe pure et simple. Mais ils doivent à tout prix éviter des traitements sélectives.
Depuis plusieurs mois, Kassory Fofana et plusieurs autres cadres du RPG croupissent en prison pour des faits présumés de détournement de deniers publics. Elhadj Cellou Dalein est poursuivi pour les mêmes faits, mais la justice n’a jamais réussi à le placer en détention. Si fait qu’il vit aujourd’hui en exil.
La solidarité du peuple par l’intermédiaire de la société civile, l’entente entre les acteurs sociopolitiques en détention et les autorités de la transition par la médiation des religieux, ainsi que la tolérance sont des aspects fondamentaux du vivre ensemble et du développement durable.
Pour la cohésion sociale et la participation de tous les fils et filles de toutes les composantes de la nation, sont des conditions essentielles au bon fonctionnement de notre État et pour le bien-être de la population. C’est pourquoi nous rappelons que le principe de l’égalité des droits et de l’égalité des chances est à cet égard déterminant pour tous les détenus et exilés politiques.
Il faut rappeler que nombreux parmi les acteurs sociopolitiques détenus en prison, pouvaient aussi fuir le pays comme beaucoup d’autres. Mais ils ont cru en la justice Guinéenne et ont accepté de se mettre à sa disposition. Malheureusement pour eux le droit a souffert dans application concernant leurs dossiers.
Si les Forces Vives font de l’abandon des poursuites l’un des préalables pour aller autour de la table de dialogue, les autorités doivent entendre raison, car pour la paix et la quiétude sociale, aucun aucune action, aucun sacrifice n’est de trop. Et c’est justement dans cet esprit que le Colonel Doumbouya à procédé à la libération de tous les détenus politiquesle 5 septembre 2021, sans attendre que la justice se prononce. Lui en tant que garant de la justice, peut reproduire le même acte pour à la fois corriger les fautes judiciaires et favoriser le déroulement apaisé de la transition.
Aujourd’hui, cela fait un an que Kassory et compagnie sont privés de leur vie de famille. Ils ont été incarcérés en plein mois de ramadan et nous voici un autre ramadan. Dans ce mois, Dieu nous exhorte au pardon, à la tolérance et à faire du bien pour éviter le mal. Dieu lui-même a fermé les portes de l’enfer pour que sa miséricorde prône sur tous ses serviteurs qui se repentissent auprès de lui. Pourquoi nous êtres humains pouvons pas être miséricordieux entre nous ?
Chacun d’entre nous doit saisir cette opportunité.
Par ailleurs, ces nombreux cas de détentions arbitraires ne font pas bonne presse à la Guinée et à la transition actuelle. Le dernier rapport du Département d’Etat Américain sur la situation des droits de l’homme en est un exemple parmi tant d’autres.
Mamady Kébé, Citoyen épris de paix et de justice