Dans moins de 72 heures, les fidèles musulmans de Guinée débuteront le mois saint du ramadan. Un mois de pénitence et de grande consommation. Devant les conseillers nationaux ce week-end, le ministère du commerce à travers sa cheffe de département, a annoncé une batterie de mesures. Outre l’homologation des prix, dame Louopou Lamah a promis la disponibilité des stocks des denrées de grande consommation durant toute la période. Des mesures qui peinent à rassurer des acteurs de la société civile évoluant dans le commerce.
Dans un entretien accordé à notre rédaction N’bany Sidibé président de l’union pour la défense des consommateurs estime que ces mesures annoncées par la ministre sont loin de la réalité dans les marchés.
<< Le ministère du commerce ne travaille pas bien, parce que tout ce que la ministre a dit devant les conseillers il y a une grande différence sur le terrain. Ça fait au moins quelques mois que l’Etat a pris la décision d’exonérer certains produits, c’est ce qui a fait que l’accord qui a été signé. L’Etat guinéen a renoncé à plus de six cents milliards de francs guinéens pour plafonner le prix de ces denrées alimentaires. Dans un pays, lorsque vous fixez les prix à Conakry et vous laissez les autres régions vous créez les discriminations. On devait sortir un prix uniforme sur toute l’étendue du territoire national. Lorsque vous prenez également les inspecteurs dont on fait allusion, c’est pour le grand Conakry, d’ailleurs ceux-ci ne font que du folklore sur le terrain, c’est autre chose. Je vous donne pour exemple à date, le prix du sucre n’a nullement baissé. Le kilogramme est à 9 mille dans les boutiques alors que le prix fixé pour les 50 kilos est de 360 mille franc. Prenez le cas des riz dont les prix ne doivent pas dépasser 265 mille et 300 mille quand vous partez dans les marchés, c’est autre chose. Prenez le cas du lait et du poulet, c’est pour vous dire que le gouvernement est en train de dire du folklore à travers le ministère du commerce>>, dénonce l’activiste de la société civile.
Pour cet acteur du commerce, la première action que le ministère devait faire : <<c’est d’aller vers le respect de la loi qui est très claire en la matière. Le ministère devait commencer d’abord par faire la publicité des prix plafonnés. Çà, c’est un premier aspect. Le second, il fallait engager une réglementation globale des autres produits et cela se fait en utilisant la loi parce que nous sommes dans une économie libérale il y a ce qu’on appelle la liberté des prix. L’opérateur a l’obligation de fixer son prix, mais le ministère a aussi l’obligation de contrôler ce prix. Mais lorsque le ministère refuse de travailler de façon durable et professionnelle les conséquences, c’est sur les millions de consommateurs. J’ai parlé tantôt d’une loi très importante qui a prévu la mise en place des inspecteurs des prix, mais pas de la même manière que nous faisons maintenant là. Nous devons quitter l’euphorie, nous devons poser des actions qui résistent au temps>>, a proposé notre interlocuteur.
Molayane