Hadja Mafory BANGOURA, un nom qui ne vous dit peut-être pas quelque chose, mais c’est une héroïne de l’indépendance. Sur les murs du palais, sa photo est au milieu de ses frères d’armes qui ont lutté pour l’accession de notre pays à la souveraineté. Un de ses faits, la grève des 72 jours qui avaient été entreprise par tous les syndicats africains pour réclamer l’amélioration des conditions de vie. C’était pendant la colonisation.
La plupart ont abandonné au bout de quelques jours et Sékou Touré pose la question au travailleur Guinéen qui répondent tous par l’affirmative.
« C’est en moment que Hadja Mafory BANGOURA s’est levée, et arracher le micro a Sekou TOURE et s’est adressée aux travailleurs de Guinée en disant : oui nos maris, nous vous aimons et nous vous comprenons, c’est dure, c’est très dure, mais alors pour le bien de la Guinée donnons nous vos pantalons nous vous donnons nos pagnes, mais cette grève ne cessera pas. Si vous ne faites pas la grève du travail, nous ferons la grève de la maison, nous ferons la grève de vos nuits. »
Hadja Mafory n’était pas syndicaliste, mais a été responsable des femmes du PDG RDA, avant d’occuper le poste de secrétaire d’état aux affaires sociales. Le 22 novembre 1970, lors de l’agression portugaise, elle s’illustre une fois de plus.
« Il n’y avait personnes dans les rues de Conakry sauf Hadja Mafory BANGOURA. C’est elle qui est sortie, c’est elle qui a mobilisé, criant partout en s’adressant aux femmes de Guinée : sortez levez vous, prenez les vieux pilons, prenez vos vieux fusils de vos maris. Sortez»
Elle est décédée à l’âge de 66 ans et avait 3 enfants des garçons tous décédés. Son histoire est peu connue comme plusieurs grands hommes restés dans les oubliettes.
« Elle n’est pas la seule d’ailleurs M’balia CAMARA n’a pas été célébrée à sa juste valeur, Saifoulaye DIALLO n’a pas été célébré à sa juste valeur, Lansana BEAVOGUI pour ne parler que d’eux et par exemple BARRY Diawadou n’est pas reconnu à sa juste valeur. »
Autant en emporte le vent, ces hommes, compagnons de l’indépendance n’ont pas connu l’ethnocentrisme témoigne le neveu de la dame.
« Eux leur temps n’était pas marqué par l’ethnocentrisme. BARRY Dianwadou doit son émergence et son élection à la haute Guinée. La haute Guinée, la tendance générale, c’était BARRY Dianwadou. C’est la Basse Guinée, la Forêt et le Fouta qui ont fait sekou TOURE.»
Hadja, comme Samory TOURÉ, Sékou TOURÉ, DIALLO Tely et tant d’autres sont des symboles dont l’histoire mérite d’être enseignée et la culture du patriotisme vulgarisée.
Alseny BARRY