Après deux mois de souffrance, de démarches et de patience, le procès des 29 familles qui ont été victimes de déguerpissement à Tonguiron dans la préfecture de Coyah s’est enfin ouvert ce mercredi 8 mars au tribunal de première instance de la préfecture. Fortement mobilisées, ces victimes sont venues pour se faire entendre et montrer leur désarroi dans l’affaire.
Des concessions prêtes à être habitées détruites, des économies de toute une vie en lambeaux. Ces faits remontent exactement au 10 janvier dernier. Deux mois après, les victimes sont renvoyées devant le tribunal de première instance de coyah pour entendre SEKOU Camara qui est à l’origine de ces opérations.
« Il y a certains qui dorment à la belle étoile, d’autres dans des maisons sans portes, parce qu’il a arraché les portes de leurs maisons » souligne Fasso Iniass HABA, une des victimes.
À la barre, SEKOU Camara puisque c’est lui, il s’agit comparaît en citation directe. Il est accusé de destruction d’édifices privés, de pillages et de menace.
« Nous demandons aussi à ce que nos clients soient rétablis dans leur droit et que le droit soit dit. Ce n’est pas comme ça qu’on exerce une décision de justice. Même si, il est bénéficiaire d’un arrêt, mais l’exécution repose sur un certain nombre de règles, de principe. Il ne peut pas tout bonnement se lever, un beau matin venir faire tomber la maison de nos clients ce qui n’est pas du tout raisonnable. C’est pourquoi, nous avons demandé au tribunal d’être rétablis sur nos droits. Il y a aussi un autre volet de la procédure qui sera initié dans les jours à venir incha Allah » Précise Me Soufiane KOUYATÉ, l’avocat de la partie civile.
Plus que jamais motivés, les victimes, hommes et femmes, scandent dans les rues de coyah des slogans en direction du Tribunal de Première Instance. À la barre, la voix tremblante, FASSO INIASS HABA fait partie des dizaines de victimes ayant à cœur un seul souhait. « Nous, nous sommes très très tristes. Nous demandons à la justice de nous rétablir dans nos droits.»
Après fixation de la caution qui s’élève à 10 millions de FG, le procès a été renvoyé au 15 janvier prochain pour le second volet de l’affaire. Au sortir de l’audience, nous avons tenté d’avoir la version de la partie adverse qui s’est abstenue de tout commentaire.
Alseny BARRY