Dans l’objectif d’attirer l’attention du Conseil National de la Transition, sur la nécessité de la prise en compte de nos langues nationales dans la nouvelle constitution Guinéenne, la Coalition pour la Promotion des Langues Maternelles a rendu public ce mercredi 8 février 2023, son plaidoyer en faveur des langues nationales.
Ci dessous l’intégralité du plaidoyer
PLAIDOYER EN FAVEUR DES LANGUES NATIONALES A L’ENDROIT DU CNT
Porte par la Coalition pour la Promotion des Langues Maternelles (COLAM)
Le 21 fevrier 2022, à l’occasion de la journée internationale de la langue maternelle, I’UNESCO a fait un appel à ses Etats membres que les langues sui existent dans leur pays soient promues dans plusieurs domaines de la sphère
publique, comme l’éducation, la culture mais aussi dans le domaine de l’administration. Cette déclaration de L’UNESCO, l’un des organes des nations Unies est faite sur la base de l’importance et la place qu’occupe les langues nationales dans la consolidation de la démocratie, l’acquisition de la connaissance et la promotion de la paix.
Dans le numéro 42 de l’Aspiration 5 de l’agenda 2063 de l’Union Africaine, il est
dit. . les langues africaines seront les fondements de l’administration et de
l’integration lafricaine]. »
La diversité linguistique et culturelle, loin d’être un handicap, est un atout majeur pour le developpement sociale, politique, scientitique et economique d’une nation.
Cette diversité linguistique et culturelle est une norme dans pratiquement toutes les nations: la Suisse a quatre langues officielles ; la Belgique en a trois ; le Canada en a deux ; la Russie a quinze langues à statut officiel; 1Algérie en a deux; 1’Afrique du Sud en a onze etc.
Dans les pays où il ya une seule langue prit comme langue oficielle, force est de reconnaitre qu ils ont une politique linguistique adoptée pour la prise en compte et la valorisation de toutes les autres langues du territoire. C’est le cas en France, en Chine, en Espagne etc
La République de Guinée en 1968 avait codifié 8 langues nationales dans le
système éducatif. Mais dès après le coup d Etat de 1984, l’enseignement en
langues nationales fut abandonne.
Vu la place qu’occupe la langue maternelle dans la maitrise de la connaissance, dans la consolidation de la paix et de la démocratie;
Vu l’appel de l’UNESCO en faveur des langues maternelles;
Vu l’agenda 2063 de l’UA;
Vu la volonté des autorités de la transition de procéder à une refondation de l’Etat;
Vu l’importance et la place qu’occunent les langues maternelles dans cette
politique de refondation de l’Etat;
Vu le souci de la promotion et de valorisation des langues maternelles;
Conscient et convaincu qu’ aucun peuple ne peut se développer en mettant a côté ses langues et cultures;
Nous, la Coalition pour la Promotion des Langues Maternelles plaidons et
proposons alorgane législatif de la transition qui est le CNT de la République de Guinee ceux qui suivent:
1-Insérer dans la future constitution des dispositions en faveur de la promotion et de la valorisation des langues maternelles. Parmi ces dispositions, ériger en langues officielles à côté du français au moins les huit (8) des principales langues du pays.
Déjà, le pays dispose au moins huit (8) langues maternelles codifiees. Ce sont: le Kpellewoo, le kissiei, le lomagoe, le Maninkakan, le Pular, le Sossokhui, Oneyan et le Wamey.
Rendre officielles ces langues dans les collectivités locales, dans le systeme
d’enseignement, dans les debats parlementaires, dans les audiences des cours et tribunaux etc.
Elaborer une loi organique portant « orientation linguistique de la République de Guinée ) Si celle-Ci n’existe pas. Cette loi déterminera les modalités et les conditions fixant le statut juridique de ces langues.
2-Dans le code des collectivités locales, donner la compétence linguistique à
Chaque commune urbaine et rurale d’adopter comme 2ème langue officielle apres français, au moins, une des huit (8) principales langues matemelle parlée sur le territoire de ladite commune.
3-La loi L/97/022/AN du 19 juin 1997 appelée loi d’orientation de l’éducation
nationale dans son titre 2, contenu et formes de l’éducation, article 6 et alinea 3 stipule : << les langues nationales et africaines , les langues de grande consommation et les techniques modernes d’éducation en sont les instruments>>.
Faire un effort à appliquer la loi d’orientation de l’Education Nationalc qui date de 1997 en l’adaptant à la nouvelle donne et en autorisant l’ouverture de filieres bilingues langues maternelles-français.
4- Mettre en place une véritable Académie Guinéennes des Langues Maternelles (AGUILAM) qui travaillera sur la cartographie linguistique, l’amenagement linguistique et la révision du code linguistique afin que la Guinee travaille dans l’esprit du projet linguistique de l’agenda 2063 de I’Union Africaine.
Enfin, Ces propositions, une fois adoptées et appliquées, permettrons le rapprochement entre les gouvernants et les gouvernés, la valorisation de nos richesses culturelles, réduction de l’abandon et l’échec scolaire, l’acquisition debla connaissance et la consolidation de la paix.