La condamnation du régisseur de la prison civile de Macenta ainsi que son adjoint à des peines d’emprisonnement est un sujet qui fait écho depuis ce mardi dans le milieu judiciaire du pays.
« Si jadis, les prisonniers sont considérés comme des citoyens ne disposant d’aucun droit, cette pratique doit maintenant cesser » alerte le président de l’ONG les mêmes droits pour tous.
Dans une interview accordée ce mercredi 25 janvier à notre rédaction, au-delà de saluer la mesure, l’avocat invite le garde des Sceaux à œuvrer afin de changer la donne.
<<C’est une initiative à saluer, c’est ce que nous avons réclamé depuis des années que des autorités au plus haut niveau comme le ministre de la Justice aillent à l’intérieur du pays pour toucher du doigt la réalité dans les prisons guinéennes. Étant sur le terrain il s’est lui même rendu compte de la gravité de la situation et nous pensons que des mesures urgentes vont être prises pour que cette situation soit inversée de façon durable>>, introduit notre interlocuteur qui poursuit.
Le ministre a instruit que des poursuites soient engagées contre certains responsables des prisons qui se sont rendus coupables d’infraction à la loi pénale:
<< parce que la personne qui est partie en prison certes a perdue sa liberté d’aller et de venir, mais garde encore tous ses attributs en tant que personne humaine. Il a droit à un logement décent, à la santé à ce que les conditions de vie dans les prisons répondent aux normes internationales. Les responsables de prisons ont l’obligation de veiller à cela. Lorsqu’ils ne respectent pas cela, ils s’exposent à des poursuites pénales. Ce que le ministre fait est inédit, dans le passé, on n’a pas vu les ministres aller à l’intérieur visiter les prisons, mais ils se sont limités à des simples dénonciations, mais le ministre Charles est allé plus loin en demandant que des poursuites soient engagées et des régisseurs ont été condamnés du côté de Macenta ça, c’est une situation inédite et à saluer. En tant que défenseur des droits de l’homme, je pense que cet acte va continuer à dire aux régisseurs qu’ils doivent prendre leurs responsabilités et faire en sorte que les prisonniers soient traités dignement. C’est cela la nouveauté dans l’acte que le ministre en train de poser>>, se défend l’avocat.
À la question de savoir quelle est la véritable difficulté à laquelle sont confrontés les prisonniers guinéens ? L’avocat répond.
<<Nous nous travaillons régulièrement dans les prisons, les conditions que nous dénonçons demeurent toujours. La surpopulation carcérale, à cela s’ajoute la longue durée de détention et la mauvaise condition de détention des prisonniers conformément aux normes internationales. Vous avez vu le ministre même était choqué lorsqu’il voit les prisonniers criés, entassés dans les cellules. Vous avez vu certains témoignages de prisonniers qui disent que les régisseurs demandent à payer à leurs parents lorsque ceux-ci viennent leur offrir de manger. Ce qui n’est pas normal>>, à dénoncé maître Foromo Loua.
Molayane