Sur le plan politique en Guinée, l’année 2022 a été marquée par la création des coalitions politiques, des manifestations qui se sont soldées par des morts, des arrestations des acteurs sociopolitiques du pays, des discours du chef de l’Etat sur son engagement pour la refondation de l’Etat, mais aussi des discours houleux des hommes politiques. Le tout couronné par la tenue du dialogue national inter-guinéen sous l’égide du premier ministre Dr Bernard Gomou et la participation de la CEDEAO.
Tout d’abord, l’année 2022 a débuté par la création d’une coalition des acteurs politiques appelée ‘Collectif des Partis Politiques’. C’est le 03 janvier 2022 que plusieurs hommes politiques réunis au siège de l’UFDG à Conakry dirigée par Cellou Dalein Diallo ont mis en place ce collectif avec un comité composé de 14 personnes. Ces hommes politiques devraient statuer sur le contenu de la Constitution qui sera écrite, le Fichier électoral, l’Organe de gestion des élections et la durée de la transition. L’objectif visé était d’unir leurs forces pour conjuguer le même verbe.
S’agissant des discours politiques tenus courant 2022, le chef de l’Etat colonel Mamady Doumbouya s’est adressé à la nation à l’occasion du nouvel an et d’autres occasions. Dans les grandes lignes, on pouvait noter la justification à nouveau de la prise du pouvoir par le CNRD. Toujours dans ses discours, le locataire du palais de la nation a martelé son engagement de refonder l’Etat et faire assoir les bases solides d’une démocratie avec la participation de tous les fils du pays.
Au niveau des hommes politiques, Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré, Lansana Kouyaté, Faya Millimono, les membres du FNDC et autres n’ont cessé de rappeler aux autorités de respecter la charte e la transition afin de procéder à un retour rapide à l’ordre constitutionnel avec parfois des menaces de manifester en cas de refus des autorités.
Parlant de la crise politique qui a s’écouée la Guinée en 2022, cela a commencé à partir du moment où le colonel Mamady Doumbouya a refusé de publier la liste des membres du CNRD, le manque de précision sur la durée de la transition, le manque de dialogue etc au mois de février 2022.
C’est ainsi, le Front National pour la Défense de la Constitution a procédé à ce qu’il qualifie la mobilisation des troupes et commencer à menacer de manifester. Cette annonce a été suivi par l’arrestation violente par les forces de l’ordre de Oumar Sylla dit Foniké Mengué, Mamadou Billo Bah et le rappeur Djanii Alfa tous de la coordination du FNDC en pleine conférence de presse au siège de leur mouvement à Conakry le 05 juin 2022 avant qu’ils ne soient relâchés quelques jours plus tard par le parquet de Dixinn. Le 30 du même mois, Foniké Mengué, Ibrahima Diallo le Secrétaire Exécutif de l’UFR, Saikou Yaya Barry ont encore de nouveau été arrêtés par les forces de l’ordre.
Malgré ces difficultés et sa dissolution par le MATD, le FNDC n’a cessé de maintenir ses appels à manifester. Des manifestions qui ont fait au moins 13 morts en 2022 à Conakry notamment sur l’Axe Hamdanlaye-Kagbelen, des blessés et des dégâts matériels selon le bilan établi par le FNDC. Pour désamorcer la crise, le premier ministre Dr Bernard Gomou a nommé par arrêté ministériel le 30 septembre 2022, Dr Makalé Traoré, Aicha Bah et Joséphine Guilao comme facilitatrices afin de préparer la table du dialogue. Le 24 novembre 2022, le dialogue a été ouvert avec la présence de l’émissaire de la CEDEAO Tomas Yayi Bony. Un dialogue d’ailleurs boycotté par l’UFDG, la CORED, le FNDC-POLITIQUE et le RPG et ses alliés réunis au sein du quatuor.
La conclusion de ce dialogue était accée sur des proposions comme : la limitation de l’âge pour être candidat à la présidentielle à 75, un premier ministre chef de gouvernement, statuer sur la fonction de la première dame, prévoir des poursuites judiciaires contre l’auto proclamation des candidats lors des élections, fixer un délai de traitement des contentieux entre autre.
Le lundi 26 décembre 2022, les absents du dialogue notamment Cellou Dalein Diallo de l’UFDG, Sékou Koundouno du FNDC et à la grande surprise générale de l’opinion publique Saikou Yaya de l’UFR ont rencontré le président en exercice de la CEDEAO Umaro Sissoko Embalo dans son pays en Guinée Bissau.
Objectif, discuter de la situation sociopolitique du pays. Créer un cadre de dialogue exclusif même si c’est en dehors de la Guinée. La question que les guinéens se posent, c’est est ce que cela respecter par les parties prenantes ? 2023, nous en dira.
Boubacar Barry