Le face-à-face entre le Premier ministre chef du gouvernement et les leaders du quatuor était l’événement le plus attendu dans l’opinion nationale, et même internationale dans le cadre de l’ouverture prochaine d’un véritable cadre de dialogue politique inter guinéen. En décidant finalement de recevoir le Premier ministre, les quatre coalitions qui ont harmonisé leurs revendications ont tout simplement remis au gouvernement un mémorandum. Dans ce document, ces entités font étalage de dix points de revendications indispensables pour leur participation. À la lecture de ce document, plusieurs interrogations s’imposent dans l’opinion sur la réelle volonté du quatuor d’aller à ce cadre de dialogue.
Si » la publication de la liste nominative des membres du CNRD et la déclaration des biens des membres du CNRD et du Gouvernement à leur entrée en fonction » paraissent réalisables, d’autres points tels que » L’ouverture d’une enquête pour identifier et poursuivre devant les juridictions les auteurs des différents crimes lors des manifestations pacifiques sous le CNRD ou encore la publication des rapports des autopsies faites sur les victimes sous le CNRD« . C’est revendications n’avaient nullement leur raison d’être, puisque déjà plusieurs efforts sont consentis par le ministère de la Justice pour identifier et traduire les auteurs des tueries lors des manifestations politiques.
L’autre point qui mérite réflexion contenue dans ce mémorandum, c’est bien » l’annulation de l’Arrêté portant dissolution du FNDC, la libération des prisonniers politiques et le retour paisible des dirigeants politiques en exil.
L’arrêt immédiat des poursuites judiciaires contre les responsables politiques et de la société civile, la levée du contrôle judiciaire des neufs leaders politiques actifs du Quatuor, la levée de l’interdiction de manifester » si l’interdiction de manifester peut facilement être levée, l’arrêt des poursuites contre les leaders politiques parait tout de même compliquée aux yeux de nombreux observateurs.
Enfin si le processus de récupération des biens de l’État et la lutte contre les détournements à travers la mise en place de la CRIEF ont été salués par bon nombre d’observateurs les quatre coalitions estiment qu’il faut nécessairement suspendre le processus » d’expropriations, la restitution des biens confisqués en dehors des procédures judiciaires et le respect de la présomption d’innocence » ce qui sous entend que si ces programmes sont abandonnés par la junte sous la pression de la classe politique, plusieurs observateurs estiment que le coup d’État na plus sa raison d’être.
À cette allure, l’ouverture de ce cadre de dialogue politique risque de ne pas voir jour puisque la participation du quatuor est conditionnée par la satisfaction de ces dix points. Or, de l’autre côté » nous ne reculerons devant n’importe quelle pression face au programme de récupération des biens de l’État et la lutte contre la corruption » réitère régulièrement le chef de la transition.
Molayane