Des toilettes en ruine, c’est l’ état de l’école primaire de Matam 2, du moins ce qui en reste de cette école qui devrait accueillir plus de 964 élèves. Dans la même commune, l’école primaire de Heremakono, collé à un poste de police. Même l’entrée est effrayante. Faisons-y un tour pour observer les latrines, notre sujet du jour. Le sol est crevassé, de l’eau qui stagne et qui circule par endroit, d’autres même inopérationnelle. Une décharge improvisée derrière les douches des enfants du primaire fille comme garçon viennent se soulager dans ces latrines, sans oublier les passants, les jeunes et même la police les utilise au besoin.
« Il est risqué d’envoyer les enfants dans leurs propres toilettes au fond là-bas. Des toilettes qui ne sont pas prêtes à recevoir même les grands à plus forte raison les touts petits, c’est imprudent, il y a trop de trous, c’est mal fait », affirme Abo Moussaya SOUMAH, Directeur de l’école primaire Hermakono.
À moins de 24h de la rentrée, c’est dans cet état que les 1028 élèves, 17 enseignants vont travailler. La crainte est là, et l’indignation aussi. La Commune, devrait selon le maire s’occuper de l’entretien, mais les comptes sont gelés.
« Tout ce qui est problème d’assainissement, de cantine, de vidange, ce sont les compétences qui ont été transférées aux collectivités. Mais une compétence transférée sans les moyens adéquats. Normalement, quand une compétence est transférée, les moyens doivent accompagner cette compétence. Mais nous n’avons pas les moyens et nos comptes sont gelés », souligne Ismael CONDE, Maire de Matam.
De Matam, nous partons à Ratoma, à l’école primaire de Kipé 2. Il y a de quoi se réjouir, 24 toilettes sont opérationnelles, 18 en rénovations pour 1412 et 28 enseignants, la cour est en chantier.
« Les toilettes sont opérationnelles, aucune entreprise ne vient nous aider. Nous entretenons ces toilettes avec nos maigres moyens », précise Mamadou Mountaga SOUARE, Directeur de l’école primaire Kipé 2.
Si le maire de Matam affirme que le curage et la vidange des latrines relèvent des collectivités, le DCE de Matoto estime plutôt que cela relève de l’école aux besoins, on fait appel aux DCE ou entreprises de la localité. Qu’à cela ne tienne, le défi de la salubrité demeure dans les établissements publiques.
Alseny BARRY