Le collectif des Avocats de la Résidence 2000 était face à la presse ce lundi, 07 mars 2022, pour détailler les conditions d’obtention de la résidence 2000, qui fait objet de conflit entre les concessionnaires et le patrimoine bâti. À en croire aux conférenciers, le site a été légalement obtenu en 1998 par une famille Kadoura, d’origine espagnole. La famille propriétaire a donc procédé à l’installation d’une société dénommée « société d’investissement et de promotion domiciliaire et de construction » (SIPDC), qui a fait la promotion des immeubles appelés résidence 2000.
D’après les explications, le site qui fait l’objet de conflit entre les nouvelles autorités et les occupants, était un dépotoir à l’acquisition. L’espace inoccupé s’étendait à l’époque de l’ancienne ambassade du Japon jusqu’au palais du peuple.
«C‘est une société qui a été créée par les investisseurs espagnols, qui ont eu confiance à la Guinée en 1998 sous le régime Lansana Conté. Cette famille Kadoura a estimé que la Guinée présentait toutes les garanties nécessaires pour un investissement de ce montant. La seule exigence de la famille demandait à ce que l’état guinéen lui octroie un domaine à titre de propriété. Effectivement, l’Etat guinéen en contactant, a accepté d’accomplir cette modification en octroyant par voie de titre foncier suivant un décret le domaine qu’on appelle aujourd’hui résidence 2000», retrace Me Sékou KOUNDIANO.
Depuis l’acquisition du domaine, l’Etat guinéen a procédé au morcellement de l’espace par plusieurs moyens. Les avocats affirment que le Président Condé avait récupéré une partie remblayée pour construite l’hôtel Onomo. L’affaire avait donc été transférée à la justice et plusieurs jugements ont été rendus en faveur de la résidence 2000 à l’époque. Aujourd’hui, les avocats de la SIPDC accusent le CNRD de la même expropriation illégale du domaine.
« Nous voulons porter à la connaissance de l’opinion nationale que les immeubles que vous voyez, le remblai sur lequel ils sont bâtis, sont l’œuvre d’une personne, ce n’est pas l’Etat guinéen. Quel est véritablement le droit pour une personne de bien vouloir venir s’approprier de ces lieux ?
On se lève du jour au lendemain pour dire cet immeuble appartient à l’Etat. Et on instaure un système de gestion par le patrimoine bâti qui vient barricader les lieux, qui prend position des bureaux de gestion de la résidence 2000 et qui commence à rentrer en contact avec les locataires pour dire, c’est à nous que vous devriez désormais payer ces loyers», fustige Me KOUNDIANO.
Quoique l’espace soit récupéré par les nouvelles autorités, la société SIPDC et ses avocats ne comptent pas décolérer. Dans les prochains jours prochains, ils entameront de rudes actions.
«Cette conférence de presse que nous animons n’est que le début d’une série d’actions à entreprendre. Dans les jours à venir, les actions judiciaires vont suivre. Nous ne comptons pas baisser les bras. Les institutions internationales seront saisies », a annoncé maître Lancinet Sylla, un des avocats.
Mariam KANTE