Les habitants du district de KEDALA, situé dans la sous-préfecture de Niagassola, préfecture de Siguiri, ont déserté leur village depuis près d’une semaine. D’après les informations recueillies auprès de certains habitants refugiés en brousse, c’est suite à un conflit entre les autorités de Siguiri et les habitants de Kèdala. Le problème tire son origine de la dernière vague d’érection de plusieurs districts en sous-préfectures par le ministère de l’administration du territoire dirigé à l’époque par le Général Bouréma Condé. C’est suite à cela que le district de Kèdala s’est placé sous l’autorité de Fidako érigé en sous-préfecture sans le consentement des villages voisins.
A en croire à notre interlocuteur, la visite du sous-préfet Fidako, lundi dernier dans le district de Kèdala, a irrité la colère des habitants qui l’accusent de complicité. Ce soulèvement populaire s’est soldé par la blessure de sept (07) personnes, dont une femme en état de famille.
« C’est le chef du district de Kèdala qui se serait allié à celui de Fidako, pour faire de Fidako une sous-préfecture, sans l’accord de la population. La population après avoir appris la nouvelle, s’est révoltée. Le préfet a convoqué les deux villages à Siguiri. Il leur a dit que l’administration est une continuité. Le sous-préfet de Fidako était à ses côtés en ce moment, mais il n’a pas fait appel au sous-préfet de Niagassola. Le préfet a ensuite autorisé à Fidako de coiffer Kèdala. C’est cette décision du préfet qui n’a pas été digérée par les habitants de Kèdala qui ont protesté. Le préfet a déployé des agents des forces de l’ordre le lundi et il y a eu des blessés. Ils ont commis assez d’exactions, finalement tous les hommes ont fui le village », rapporte notre répondant.
Deux jours après ces incidents, le calme n’est toujours pas revenu dans la cité. Les hommes ont fui le village, d’autres blessés et des femmes violentées. Visiblement, les autorités de Siguiri semblent prêtes à tout pour tenter de faire admettre à la population de Kèdala « l’érection de Fidako en sous-préfecture vaille que vaille », indique notre source.
Les femmes du village désemparées, multiplient les appels à l’aide pour trouver une solution au problème, afin que leurs maris reviennent à la maison. Elles exigent surtout le retrait des agents de sécurité qui les « terrorisent ».
« J’invite les notables à bien analyser cette situation. Tous les habitants de Kèdala sont désemparés. J’invite les sages et notables du Manding à s’impliquer dans la résolution du problème », plaide Bintou Kanté.
Selon des sources anonymes, d’importantes sommes d’argent aurait été payées aux autorités du ministère de l’administration d’alors pour ériger plusieurs districts en sous-préfectures. Cela sans préalables par rapport aux réalités du terrain et sans une consultation élargie auprès des populations des différentes localités placées sous l’autorités d’autres.
Affaire à suivre…
Mariam KANTE