Le Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Dixinn vient de se mettre à nu dans le dossier des détenus politiques, particulièrement la détention arbitraire d’Oumar Sylla, alias Foniké Menguè. Dans un enregistrement audio, dont nous avons reçu une copie, l’on entend le procureur musclé d’invention en train de corrompre le juge Charles Wright. Durant cet entretien à huit clos, Sidy Souleymane Ndiaye supplié son collègue magistrat de condamner Foninké Menguè à tort.
Dans ces échanges qui n’ont duré que onze (11) minutes et vingt-cinq (25) secondes, Sidy Souleymane étale des pistes devant aboutir à l’inculpation réelle du responsable de mobilisation du Front national pour la défense de la Constitution du FNDC. Car dit-il, seul l’activisme de Foniké Menguè ébranlait le pouvoir d’alors.
Ci-dessous, lisez les échanges.
« Je suis quelqu’un de direct, j’ai reçu des instructions, je le fais souvent avec tous les juges ici. Quand je reçois des instructions, je viens leur dire, souffrez que je vous en parle comme ça, c’est mieux. Ça va être plus facile à gérer pour vous. On m’a dit, faites en sorte qu’il (Foniké Menguè ndlr) reste jusqu’après les élections, c’est tout. Ce que vous avez dit à la prison à la prison, je suis d’accord avec vous. Franchement, on n’a jamais géré un dossier, c’est la première fois, et c’est mon habitude quand je reçois des instructions, je viens vers le juge, je dis aidez-nous, ce que j’ai dit à la présidente, je dis moi, je n’ai pas encore travaillé avec Charles.
Je dis Charles a de la considération pour moi et c’est réciproque, mais ouvre moi la voie pour aller voir Charles et lui parler de ce dossier. Elle dit bon, je vais gérer pour toi, et quand elle est revenue de chez Irène, elle dit, tu peux appeler Charles, j’ai appelé ça passait pas. Entre-temps, je suis venu au parquet, vous êtes venu, je l’ai rappelé, j’ai dit Charles est venu, il dit va voir Charles. J’ai parlé de vos qualifications, j’ai fait jouer mon expérience, je vous parle franchement, parce que je vous ai confiance aussi.
Je sais que vous n’en parlerez pas. Deux ou trous feuilles en quelques minutes, j’ai fait jouir mon expérience, quelque chose m’a dit, il y a une infraction, qu’on appelle divulgation des fausses informations, j’ai dit les propos qu’il a tenus à la radio, comme il ne peut pas rapporter la preuve de ces propos, je le poursuit, on appelle ça infraction de repli, les infractions de repli c’est quand le parquet est embarrassé, et qu’on a dit au parquet qu’il faut le poursuive coûte que coûte, j’ai appelé Fabou, j’ai crié sur lui, j’ai dit y a rien dans ce dossier, n’eût été mon expérience, je devais classer ce dossier, je vous dit monsieur le président, classez ce dossier, je lui ai dit vous ne savez pas, je souhaite qu’un jour vous veniez au parquet, si je suis à la retraite, vous prendrez le téléphone vous allez me dire, monsieur le procureur vous avez raison. Le parquet, c’est une autre vie du magistrat, une autre vie professionnelle, donc j’ai trouvé ça comme inculpation.
Au moment où on instruisait son dossier, on m’a envoyé des documents qu’on a tiré sur la page Facebook, monsieur le juge je vous dit ça, parce que je vous fais confiance.
Quand on m’a envoyé ça, j’ai bondi sur l’occasion, je l’ai poursuivi pour menace, ça m’a fait deux procédures. Vous êtes allez dans le sens de la jonction à la demande du parquet, j’ai dit à la présidente, Charles est bien, le seul reproche que je le fais, il pose un peu trop de question, mais l’autre jour il a justifié qu’il veut comprendre, j’ai dit que chacun a sa pédagogie à l’audience, sinon Charles a une bonne présence, et c’est bon un président, moi même j’ai un style, quand j’ai compris que ça pouvait créer des incidents entre le président et moi, ce que je ne souhaite pas, j’ai dit au président que ce style là je ne le sort pas et que je n’interviendrai jamais, parce que c’est mon style pour déstabiliser les avocats.
Je vais chez une petite sortie sans autorisation du président, j’ai compris que Charles n’aimait pas beaucoup ça. J’ai dit que je ne voulais pas d’incident avec quiconque en particulier avec lui, parce qu’en vous tenez beaucoup d’attention, j’ai dit que j’ai dit à Charles que je n’interviendrai que sur son autorisation. J’ai dit à la présidente le même jour qu’on a siégé que notre audience s’est passée dans les meilleures conditions. J’ai dit quiconque vous dis le contraire, c’est faux.
J’ai vu comment j’exploitais les petits propos-là pour le maintenir. Je disais au président de m’aider à introduire le jeune-là, c’est le plus grand mobilisateur du FNDC. S’il (Foniké Menguè) sort, il créera des ennuis au vieux (Alpha Condé ndlr) lors des élections. Hier on était en visite à la maison centrale, pour s’enquérir des conditions de détention, c’est le ministre qui m’avait d’organiser ça, on est allé de 14h à 21h30, quand on appelé Foniké Menguè, quand le ministre de la justice lui a demandé quelles étaient ses conditions de détention, il a dit monsieur le ministre, moi je suis un prisonnier politique d’Alpha Condé, moi ma place ce n’est pas la prison.
Quand Mory Doumbouya (ministre de justice) a pris la parole, Foniké Mengué s’est retrouvé dans son petit soulier. Il lui a dit, ici n’est pas une tribune, ni une permanence, garder vos slogans-là pour ça. Moi, je vous demandais simplement si vos conditions de détention sont favorables, on est venu pour ça et connaître si vos dossiers avancent », c’est pour dire que l’activisme de Foniké Menguè dépasse celui de ses paires.
Personne ne l’ose, personne n’ose à son activisme. C’est difficile à dire, mais il faut que vous parle ainsi dans ce dossier. Moi, je vais demander deux ans, pour qu’ils sachent que nous ne sommes pas dans la même longueur d’onde, et pour préserver son image. J’ai compris que les avocats vous font confiance, de ton indépendance. J’ai fait un calcul, avec deux ans de peine, les élections se passeront en octobre, le Président sera investit quelques jours après, président SVP faîtes moi cette faveur, j’ai tous les motifs par rapport aux infractions, vous-même vous verrez ça demain.»
Décryptage fait par Mariam Kanté