L’ancien président de l’INIDH et président de la Ligue de la Démocratie et des Droits de l’Homme en Afrique (LIDDA), s’est prononcé sur la situation sociopolitique du pays, marquée par l’avènement de la transition dirigée par les putschistes. Pour ce partisan de la démocratie, le passage de la junte devra non seulement assurer le principe de l’alternance, mais également mettre fin au règne des présidents à la tête de leurs partis politiques. Cette sortie de Dr Mamadi Kaba, a lieu ce mardi 28 septembre 2021, à la cérémonie de présentation de son livre intitulé : subversion revue et corrigée ‘’Guinée face aux défis de la démocratie’’.
Ce livre de 162 pages dépeint les réalités des pays Africains dans l’application des principes démocratiques. Débattue en neuf (09) principales thématiques, la question de la démocratie a été autopsiée sur l’angle des défis démocratiques, de la reconstruction institutionnelle et l’appropriation de la démocratie aux réalités du pays.
Chemin faisant, Dr Mamadi Kaba souhaite que l’arrivée des militaires aboutisse non seulement à la refondation institutionnelle, mais aussi à la chute des leaders politiques présents depuis dix (10) ans à la présidence de leur parti politique. Ce départ des vieux leaders, dit-il, saura incarnées les valeurs démocratiques dans les instances politiques en amont, et dans la gestion publique, en aval.
« Après la transition, il faut que les élections à venir constituent la dernière chance pour tous les leaders qui ont déjà fait dix ans à la tête de leur parti. C’est-à-dire, à la fin des élections qui marqueront la fin de transition, que tous les partis se reforment. Tous ceux qui ont fait 10 ans à la tête de leur parti devront quitter et laisser la place à d’autres personnes. Il faut donner la chance à tout le monde de compétir pendant la transition et après la transition, les réformes que nous envisageons, nous aurions déjà légiféré sur ces dispositions-là», argumente l’auteur.
La démocratie est dans notre pays quelque chose importée, parachutée, dira l’auteur. Pour bien assurer ce principe d’alternance dans les instances politiques, le président de la Lidda a prévu l’implication de la CENI lors de la tenue des congrès électifs.
« Nous aurions inscrit dans les prérogatives de la commission électorale, l’organisation des congrès au sein des partis politiques. Il ne faut plus que les partis politiques en Guinée soient les seuls à organiser les congrès en leur sein. Il faut que la commission électorale travaille à organiser les congrès dans les partis politiques pour s’assurer que personne ne fait plus de dix ans à la tête d’un parti», invite Dr Mamadi Kaba.
Par ailleurs, le président de la Lidda apprécié les verrous instaurés dans la charte récemment publiée par la junte. Mamadi Kaba pense que cette démarche du CNRD est une méthode de décrispation qui obéit à l’esprit du consensus autour duquel le Colonel et ses hommes veulent bâtir la transition pour éviter que le pays ne tombe dans un blocage.
Mariam KANTÉ