Le front national pour la défense de la constitution, était dans l’acte 7 de sa marche de protestation contre le projet de référendum en Guinée. Dénommée marche de l’ultimatum, cette sortie des leaders politiques et sociaux, a drainé d’innombrables citoyens qui ont répondu à l’appel du FNDC.
Cette sortie de ce lundi 6 janvier, s’est déroulée sur l’itinéraire habituel : du rond-point de la tannerie à l’esplanade du stade du 28 septembre en passant par Gbessia et Hamdallaye. Au point de départ où les leaders et militants du FNDC ont rallié à 10 heures 30, les responsables des partis membres et leurs militants ont réitéré leur engagement dans la lutte pour la défense de l’actuelle constitution et la non tenue du référendum.
De la Tannerie à Gbéssia Kondébounyi, les marcheurs ont prouvé leurs déterminations pour mener cette lutte en scandant des mots hostiles au projet de référendum par le régime en place.
Au point de déviation pour changer d’itinéraire à Gbessia, quelques manifestants ont voulu débordé la zone de la superficie autorisée. Mais ils ont été rapidement déconseillés et redirigés par les observateurs de la société civile et des agents de sécurité de l’UFDG.
Cependant, tout au long de l’axe de Concasseur-Hamdallaye, les militants du FNDC se sont massivement mobilisés pour acclamer et manifester leur soutient aux leaders. Au niveau du rond point de Belle-vue, un dispositif sécuritaire était visible.
Avec pour slogan «Amoulanfé», qui veut dire »ça ne marchera pas » en dialecte soussou, la foule quant à elle, a continué son périple en brandissant leurs hostilités contre l’adoption d’une nouvelle constitution.
A l’esplanade du stade du 28 septembre, les leaders du FNDC ont, à tour de rôle, invité les citoyens à ne pas lâcher prise. En remettant en cause la légitimité du Chef de l’Etat, les responsables du front ont invité leurs militants à la désobéissance civile à partir du 13 janvier prochain, jusqu’au départ d’Alpha Condé.
À Conakry, la marche s’est déroulée sans aucun incident. À l’intérieur du pays, des manifestations ont également eu lieu, notamment à Dalaba, Tougué, Boké, Kamsar, Dabola, Pita, Télimélé, Dubréka, Mali, Fria, Koundara, Boffa et Labé sans incident majeur. Ce n’est que dans la région de la Haute Guinée, précisément à Kankan que des tensions politiques sont survenues.
Dans la matinée, des incidents ont eu lieu suite à la propagation de fausses rumeurs selon lesquelles, des passagers en provenance de Kankan sont débarqués de véhicules et frappés à Mamou. Cela a eu des répercussions à Kankan où des jeunes gens se sont attaqués au siège du parti de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) et des boutiques appartenant aux membres dudit parti, selon les informations.
Cellou Dalein Diallo, Président de l’UFDG, a dans son discours au stade du 28 septembre, imputé la responsabilité de ces violences au Président Alpha Condé.
Tard dans la soirée du lundi, le Ministère de la Sécurité et de la Protection Civile, a dressé le bilan de la marche. Le constat se prononce sur les incidents de l’intérieur du pays.
« Un blessé, des numéraires et divers matériels emportés », signale le rapport du ministère de la sécurité qui a d’ailleurs annoncé l’ouverture d’une enquête sur instruction du préfet.
Dans le même communiqué, le Ministère de la Sécurité et de la Protection Civile, a déploré et condamné ces malheureux incidents, et en a profité pour appeler les citoyens au calme et souhaiter un bon rétablissement au blessé.
Dans la nuit du lundi au mardi, le groupe organisé des hommes d’affaires (GOHA), a publié une déclaration dans laquelle, il exige l’indemnisation immédiate des commerçants victimes de pillages. Au cas échéant, le GOHA incite les acteurs économiques au non paiement des taxes d’impôt.
Tout de même, il invite également les commerçants à stopper les activités commerciales à partir du 13 janvier, cet acte, en faveur du FNDC qui appelle à la désobéissance civile.
Mariam KANTE